« Le
projet européen n'a jamais paru aussi éloigné du
peuple qu'aujourd'hui » ( Antonio Tajani )
C'est
reconnaître,implicitement, que la méthode communautaire,
telle qu'elle est pratiquée en 2017, n'est plus « la
bonne méthode » pour pérenniser le projet
européen !
Ainsi, la
politique d'intégration, omniprésente dans la
dialectique bruxelloise, est un ectoplasme pour les peuples, qui
ressentent l'Union européenne comme une organisation
centralisée, jacobine, indifférente
au fédéralisme voulu par les pères
fondateurs.
Le
fédéralisme, c'est la nécessité de
s’accommoder des spécificités de chacun, (et
pas seulement quand il s'agit des Paradis fiscaux),
compatibles avec l'Intérêt général, pour
rendre l'harmonisation des politiques communes compréhensibles
et donc justifiées. C'est aussi accepter des clauses de
sauvegarde pour corriger la violence d'un marché unique, de la
libre circulation, de ses conséquences sur les hommes et leurs
territoires. C'est surtout la volonté de développer des
« coopérations renforcées »
pour faire avancer l'Europe dans tous les domaines où elles
sont nécessaires.
«
Il y a quelque chose qui nous échappe dans cette institution,
qui est à l'origine de la crise existentielle de Europe :
Il
y a pourtant urgence à y remédier.
La
gouvernance européenne en difficulté
La
composition de la nouvelle Commission européenne est difficile
et douloureuse, Sa présidente entend diriger seule une
institution qui souhaite étendre ses compétence à
la géostratégie, c'est à dire aussi la politique
étrangère et de défense. Ce n'est pad sans poser
de problème. Les Etats membres sont réticents et au
sein de son collège, les esprits libre n'y ont pas de place,
ce qui explique la démission de Thierry Breton.
Ont
peut lui reprocher d'être trop actif, si cette critique était
justifiée au sein d'une institution mise à mal pour sa
lenteur et sa mollesse, mais certainement pas d'être efficace,
indépendant et compétent. Il a fait progresser l'Europe
dans tous les domaines de sa compétence et il manquera au sein
d'un Collège de plus en plus critiqué. Le président
français affaibli n'a pas cru devoir mener le combat pour
l'imposer et c'est bie dommage.
En
effet, les politiques européennes apparaissent de plus en plus
déséquilibrées sous l'influence d'une Allemagne,
elle-même mise en difficulté du fait de sa politique
économique rétrograde. Cela menace l'Union européenne
toute entière en donnant des arguments à ses
adversaires.
Il
est temps de marquer des changements dans la gouvernance des
institutions, avant même un jour, de modifier les traités.
Un pratique nouvelle doit s'adapter à une situation nouvelle :
Les menances venues de l' Est, la compétition venue de l'Ouest
et de l'Asie, exigent un sursaut et des virages que Mario Draghi a
parfaitement identifiés en matière économique et
qu'Emmanuel Macron avait lui même proné en matière
de politique étrangère et de défense.
Il
en va de la légitimité d'institutions communes dont
nous avons le plus grand besoin et qui semblent avoir du mal à
affronter le changement.
Jean-Dominique
Giuliani
-
Avant
l'élargissement de l'Union européenne...
Un
futur élargissement de l'Union européenne
est présenté comme inéluctable et
incontournable au motif que des prédatrices
puissances rôdent aux frontières de
l'Europe et se réjouiraient de l'y
affaiblir.
Devant cette
pression se multiplient les propositions de réformes
des institutions européennes, un consensus de
fait reconnaissant qu'elles sont indispensables.
Ainsi
la commission des affaires constitutionnelles du
Parlement européen, puis un groupe d'experts
franco-allemands, enfin un rassemblement de
personnalités européennes éminentes
regroupées Toutes ses suggestions sont
intéressantes. Ont-elles pour autant des chances
d'être acceptées ? Les États membres
sont-ils en mesure de réformer les traités
européens ? Rien n'est moins sûr hélas.
Au
demeurant, l'Union européenne a besoin de tout
sauf d'un débat institutionnel à
l'issue incertaine.
Et si une
refonte des traités est manifestement nécessaire,
elle a d'abord besoin mieux démontrer sa
plus-value dans son action quotidienne. Avant même
d'évoquer des évolutions institutionnelles
hypothétiques, des réformes pourraient
déjà être actées dans le
fonctionnement des institutions européennes qui
mérite des clarifications et des pratiques
nouvelles.
C'est en matière économique
que l'Union européenne doit accélérer
ses efforts. Le déficit de croissance risque
d'entraîner d'importantes conséquences
sociales et politiques. Le déficit démographique
peut conduire au déclassement de l'Europe, plus
rapidement que toute compétition économique.
Il pose aussi la question de politiques plus favorables
à la natalité et aussi le dilemme de
l'immigration Ce sont des urgences pour la Commission,
qui devrait se concentrer sur ces objectifs pour
lesquels il faut reconnaître qu'elle sait bien
travailler.
Les défis
géopolitiques sont considérables alors que
les guerres se rapprochent du territoire européen
et que l'architecture internationale des années
1945-1950 s'effrite jour après jour.
Les
progrès de l'Union européenne dans les
domaines de politique étrangère et de
défense ne pourront advenir sans l'implication
et l'engagement des États membres. C'est
une leçon que Robert Schuman nous a léguée.
Pour
faire face à l'aggravation de la situation
internationale, l'action extérieure de l'Union
européenne devrait être indépendante
de la Commission et tous les services qui y contribuent
rattachés à un Service diplomatique commun
relevant, dans un premier temps, du Conseil européen.
Le Haut Représentant pour les affaires
étrangères et la politique de sécurité
y gagnerait en prérogatives et l'actuel titulaire
de cette fonction, Josep Borrell a fait la preuve qu'une
voix européenne forte peut s'exprimer pourvu
qu'elle soit unique.
Car
les querelles entre
institutions devraient
s'effacer devant la gravité de la situation
internationale.
S'il veut
vraiment être le représentant légitime
de la volonté populaire des Européens, le
Parlement européen doit accepter que sa
représentativité soit un jour réellement
démocratique et qu'un député
européen représente le même nombre
de citoyens à Malte qu'en Allemagne. C'est hélas
loin d'être le cas. Il y gagnerait pourtant en
légitimité, notamment auprès des
Cours constitutionnelles européennes, et pourrait
alors plus librement se préoccuper de questions
de souveraineté comme la politique étrangère
ou la défense. En attendant, il ne devrait pas
interférer dans la résolution des grandes
questions stratégiques que doit surmonter
l'Europe et qui engagent la responsabilité des
États membres.
Quant à
elle, la Commission ne devrait
pas se mêler de politique étrangère
et cesser de contribuer au mélange des genres
avec des États fondés à organiser
eux-mêmes, notamment sur le plan démocratique,
le difficile passage de politiques nationales par trop
dispersées en coopérations européennes
indispensables. En empiétant
sur les prérogatives des
États, qui résistent
à ces intrusions, la Commission ne contribue pas
à une politique étrangère et de
défense commune.
Les États,
pour leur part, devraient imaginer de nouvelles formules
de coopérations plus étroites pour ces
sujets fondamentaux. Un conseil de défense ? Un
organe chargé de leur sécurité
collective Un accord intergouvernemental
renforçant leur solidarité ? Plusieurs
formules peuvent voir le jour sous l'empire de la
nécessité.
Jean-Dominique
GIULIANI
FONDATION
ROBERT-SCHUMAN
.....
|
|
«
Il est devenu urgent d'abolir le vote à l'unanimité
– lequel donne le pouvoir exorbitant à un seul pays
membre de bloquer des décisions qui sont soutenues par plus
des deux tiers des Etat. Or ce passage au vote qualifié
n'aura pas lieu. La Hongrie s'y opposera et pas seulement elle. ».
( Robert
Menasse )
«
Deux erreurs doivent être évitées, la première
consisterait à ne rien faire et à laisser les Balkans,
l'Ukraine ou la Moldavie patienter indéfiniment . Cela
reviendrait à laisser la clé à ceux qui veulent
nous déstabiliser La deuxième erreur consisterait à
élargir sans conditions et sans réformer, au prétexte
que c'est notre intérêt géopolitique ou que nous
le devons à la Moldavie ou à l'Ukraine du fait de leur
combat acharné pour leur liberté et les valeurs
européennes » (Jean-Louis
Bourlanges, )
Mais
comment éviter cette double impossibilité ? Une
partie de la réponse réside dans le
choix du vote à la majorité qualifiée
qui permet de ne pas être à la merci du veto du dernier
arrivé. L'autre partie de la réponse dépend
d'une révision complète des modalités de
l'adhésion à l'Europe. Telle est la vraie question qui
se cache derrière l'élargissement . (
Robert Menasse
)
Un choix absolument
hallucinant »
La nomination ( avortée
) d'une américaine à la Commission européenne.
Mardi 11 juillet, la
Commission avait annoncé avoir nommé Fiona
Scott Morton, une économiste étasunienne,
économiste en chef de la Direction générale de
la concurrence européenne. Chose rare , cette décision
a soulevé une critique unanime en France, de Jordan Bardella à
Manon aubry, en passant par Nathalie Loiseau ou le Ministre du
Numérique, ainsi que Yannick ou Jadot ou Geoffroy Didier. Une
décision aussi révoltante que révélatrice.
Ce choix était
absolument hallucinant. Tout dans le CV de Fiona
Scott Morton devrait la disqualifier pour un tel poste,
extrêmement important dans l'Union européenne. En effet
la politique de la concurrence est une des compétences
réservées de l'U.E, clé dans une économie
globalisée où les grandes multinationales cherchent des
positions toujours plus oligopostiques. C'est un des rares domaines
où l'U.E pourrait peser face aux interêts des
Etats-Unis, même s'il faut bien constater que jusqu'à
présent, c'est le laisser-faire qui règne, même
quand de grandes multinationales rachètent des concurents
directs pour renforcer plus encore leur emprise sur leur marché,
à des rares exceptions près. La Commission a justifié
ce choix par son expertise, mais l'argument etait un peu court et ne
suffit pas à cacher toutes les failles d'une telle décision.
Sa nomination souligne
la vision d'un marché européen totalement globalisé
où la nationalité des talents n'a pas d'importance :
l'U.E n'a même pas de préférence européenne
pour sa haute fonction publique.
Principal problème :
c'est une citoyenne étasunienne. D'ailleurs normalement pour
travailler pour l'U.E, il faut avoir un passeport européen ;
Il a donc fallu faire une exception pour la nommer. Et cette règle
est plus que légitime : à quoi bon créer
un ensemblee aussi vaste si c'est pour avoir besoin d'étrangers
pour des rôles aussi importants ? Le choix d'une citoyenne
étasunienne est d'autant plus injustifiable qu'il s'agit d'un
pays qui s'est fait une spécialité dans
l'extraterritotialité de son droit.
Comment penser une seconde
qu'une citoyenne de ce pays pourrait avoir un jugement parfaitement
indépendant et neutre à l'égard de son pays
d'origine dans les dossiers qu'elle pourrait traiter ? Comment
lui faire confiance quand elle traitera d'entreprises de son pays,
d'autant plus qu'elle a déjà travaillé pour
trois des Gafam ?
En outre, son passé
dans l'administration Obama n'est guère plus rassurant,
ajoutant des liens politiques aux liens économiques. Comment
croire une seconde que Fiona Scott Morton défendra l'intérêt
général européen ( à supposer qu'il
existe et soit défendu par l'U.E, ce que je n'ai jamais cru )
et par les interêts de son pays et ses entreprises ? Ce
choix est aussi extraordinairement révélateur du fond
idéologique de l'U.E. En effet, cela souligne la vision d'un
marché européen totalement globalisé où
la nationalité des talents n'a pas d'importance : l'U.E
n'a même pas de préférence européenne pour
sa haute fonction publique. Autant dire que la souveraineté
européenne est une vaste blague dans une UE qui n'est
qu'un marché ouvert, où la nationalité des
parties prenantes n'a strictement aucune importance, au seul service
de l'oligarchie globalisée. Quel contraste avec lesEtats-Unis
et les grandes puissances asiatiques, qui savent être
protectionnistes !
Cette nomination
représente tout ce qui na va pas avec cette construction
européenne : un détachement complet des intérêts
des pays européens qui la composent, une technocratie qui
prend des décisions au mépris de l'avis des politiques
ou des peuples, et une organisation sous forte influence étasunienne,
où les conflits d'interêts sont légion.
Y aurait'il seulement une
chose à sauver de l'U.E.
Laurent HERBLAY
(
Figarovox/Tribune -17/72023 )
-
IMMIGRATIONS
-FRONTIERES
:
Un
..mandat
européen.
.........Pour
le compte de vingt huit États, qui n'ont pas
entre eux de frontières, les pays du « Sud »
sont condamnés à gérer,
quotidiennement et pour des décennies, une
immigration subie et douloureuse.
........Les
difficultés inextricables pour endiguer la vague
de migrants, à Melilla, Lampedusa, à
Catania ou à Calais, n'ont pas été
atténuées par le Traité
de Schengen,
qui laisse les pays du sud affronter, seuls, une crise
sans précédent, sans obtenir des
compensations légitimes,
de la part de la Communauté européenne.
..Le
même Traité
de Schengen donne
à tout migrant, physiquement présent sur
le sol européen, un
permis,
abusif
et inapproprié, de
libre circulation,
à l'instar des citoyens de l'U.E, ce qui ne
permet, à aucun
État de l'Union, de maîtriser les flux
massifs de
populations, qu'elles soient clandestines,
mafieuses ou terroristes !
........Pour
cela, la Communauté européenne a
l'obligation de financer des camps d’hébergement
décents pour y contenir et retenir ces
populations extra-européennes postulantes aux
frontières naturelles de l'Union,
c'est à dire sur les côtes
méditerranéennes.
Frontex
a la mission de servir de négociateur et
d’intercéder entre les demandeurs d'asile
et les autorités nationales, afin d'acheminer ces
personnes, sous son contrôle, dans
les pays d’accueils consentants..Enfin
le budget communautaire doit participer directement à
l’effort des polices, des forces marines, et des
organismes sanitaires locaux, aux frontières
sensibles de l'Europe ( grecques, bulgares, espagnoles,
italiennes ), sous la forme
d'un
mandat européen,
mais aussi subventionner
les opérations de rapatriement et
d'accompagnement dans les pays d'origine.
......
|
|
.
-
L'Europe
et les
populismes.
Emmanuel
MACRON, en réponse aux votes populistes qui se
multiplient en Europe, propose « le
renforcement de Bruxelles », c'est à
dire le magistère confié à une
Commission européenne qui , pourtant, selon J.L
BOURLANGES
« ne
perçoit pas les réalités
politiques et qui fonctionne en pilotage
automatique ».
Les
grands projets du Président français,
déjà récusés par Berlin,
tels qu'un Ministre des Finances européen ou un
budget, symbolique en 2021,
seraient un handicap supplémentaire pour
légitimer l'Union dans son maquis institutionnel
indéchiffrable et le Césarisme
bureaucratique ... qui alimentent le populisme.
C'est
ainsi que tous les Traités transatlantiques de
libre-échange, aujourd'hui le MERCATOR
avec l’Amérique du sud, sont négociés
en catimini,
sans étude préalable de l'impact sur le
tissus économique pour les producteurs
européens, et malgré les fortes
réticences des gouvernements et les alertes de
la société civile. La ratification des
dits traités est une formalité qui
déclenche « les foudres »
de Bruxelles, en cas d'atermoiements ... et par
contre-coup, avec les indignations, la montée du
populisme !
Un
dispositif fiscal de délocalisation de l'impôt
des sociétés a été organisé
par le Président du Conseil luxembourgeois,
aujourd'hui Président de la Commission, pour
attenter aux intérêts légitimes de
ses partenaires. La campagne de M.MACRON
pour obliger les sociétés du numérique
(
qui vise les géants de la côte ouest des
États-Unis, dits GAFA )
est une partie de Poker-menteur
avec ceux qui se livrent à une évasion
fiscale inique.
En
réalité, face à tous ces
dysfonctionnements, « l'Union
n'a pas besoin de davantage de pouvoirs, mais
d'autorités légitimes, élues par
les citoyens pour appliquer des politiques communes
clairement identifiées ».
Verhofstad
L'Europe
est
un idéal démocratique, qui, sans
exemplarité, ouvre la voie à tous les
populismes. .....
|
|
..
-
L'Europe
puissance !
..
Le
prestige et l'influence d'une nation sont déterminants
sur l'activité économique, scientifique
technologique, industrielle. *
Les
États-Unis ont développé, avec un
sentiment d'appartenance très fort, patriotique,
les conditions favorables à la grande et
première puissance du monde qu'elle est devenue.
.....Faute
de lisibilité, l'Union européenne n'a pas
joué son rôle de catalyseur des énergies ;
Elle s'est perdue dans un « grand marché »
qui mutualise « nos incapacités »,
inébranlable dans sa doctrine gravée dans
le « marbre des Traités et des
Directives » .
.....L'impuissance
publique qui en découle, le peu de visibilité
démocratique au niveau communautaire, la
surabondance des normes et des ordonnances , font que
le projet des Pères fondateurs est devenu un
carcan, aux yeux de l'opinion, un objet de
surbordination ...et plus un sujet d'enchantement.
L'Europe,
qui est plurielle, est un tout, sans lequel elle n'est
rien, sans l'exercice rigoureux des pratiques
démocratiques . Nous en sommes loin.
.....C'est
la condition incontournable pour donner aux
Etats-réunis européens l'envie de
peser, collectivement, sur les affaires du monde, dans
le cadre des Institutions, du Conseil , de son
Conseil des Ministres ... et non de s'en dissocier,
pour exister différemment.
.....La
brutalité des rapports avec nos partenaires et
concurrents, qu'ils soient Russes, Chinois, Turcs ou
l'Amérique de Trump, nous obligent à
repenser l'Europe, non seulement en fonction de grands
principes du droit , mais avec la nécessité
impérieuse de la puissance.
«
Il n'est pas d'existence sans puissance, et le
vivre-ensemble vaut moins que le
faisons-de-grandes-choses-ensemble »
Patrice
FRANCESCHI
« La
compétence scientifique n'est pas seulement une
question économique, c'est le prestige,
l'influence d'une nation » Cédric
VILLANI
.....
|
|
L'Union
européenne est-elle la cause de la désindustrialisation
de la France et de la stagnation économique de notre pays
?
Claude
Bardot
C’est
une critique que l’on entend très souvent à
propos de l’Union : en ouvrant les frontières à
la concurrence européenne d’abord, asiatique ensuite,
l’Union a détruit le tissu industriel français et
précipité notre déclin. Est-ce bien le bon
diagnostic ? Il
faut d’abord constater que si
l’Union était la cause de ce déclin, on devrait
le retrouver dans les autres Etats membres. Or il n’en est
rien : l’Allemagne a connu un développement
spectaculaire, ainsi que la plupart des pays de l’Europe du
Nord :
Pays-Bas,
Danemark, pays scandinaves. En
fait, ce sont surtout les pays du Sud-européen, France,
Italie, Espagne, Grèce et Portugal qui ont souffert. Pourquoi
ces divergences ? Il
faut d’abord remarquer que jusqu’à
la fin du siècle précédent, la France et
l’Allemagne faisaient jeu égal, et que l’Italie
tenait encore très bien sa place de 4e
économie
européenne. Tout semble avoir déraillé pour le
Sud au début des années 2000.
Est-ce pour autant l’arrivée de l’Euro qui est la
cause de ce décrochage du Sud ? Il est vrai que jusqu’à
2000, date de l’entrée en vigueur de l’Euro, ces
pays du Sud dévaluaient régulièrement afin de
retrouver leur compétitivité.
La fin du XXe siècle a même été marquée
par une série de dévaluations dites compétitives,
destinées à doper les exportations : 92 et 96 pour
la lire italienne, trois fois en 93 pour la peseta espagnole qui perd
30 % de sa valeur en huit mois. Avec
des résultats contradictoires : si l’Espagne a
connu un boom temporaire de ses exportations, cela n’a pas été
le cas pour l’Italie. Les deux pays ont vu en revanche
l’inflation et leur dette exploser et les salaires n’ont
pas suivi. Pour
ce qui est de la France, le déclin industriel a commencé
dès les années 70 et est beaucoup plus dû à
la sous-capitalisation et au sous-investissement des entreprises,
favorisé par une grande méfiance des banques, à
un management archaïque, qui ignore largement les concepts du
marketing et du design – « la Poire » de
Renault ! -, et à une grande frilosité à
l’export.
Contrairement
à nos voisins allemands, néerlandais ou britanniques,
l’industrie française reste marquée par le
conservatisme, la méfiance vis à vis de l’innovation
et aussi, il faut bien le reconnaître, par un archaïsme
des syndicats,
ouvriers et patronaux, qui en restent à une lutte des classes
stérile alors que l’Europe du Nord est marquée
par la recherche de compromis où tout le monde est gagnant.
Les grandes réformes « sociales » des
années 80 et 90, avec notamment les 35 heures, ont pénalisé
nos industries et encore accru leur retard, justement au moment où
les frontières s’ouvraient et où la concurrence
devenait plus âpre. La fiscalité des entreprises, elle
aussi, a joué un rôle négatif : se
souvient-on que jusqu’à la réforme de la taxe
professionnelle décidée par Jacques Chirac, celle-ci
était calculée sur les salaires et…
l’investissement !!! Il ne peut pas y avoir de système
plus contre-productif.Il faut cependant reconnaître que
l’ouverture
des frontières a accéléré ce déclin.
Tandis que nos chefs d’entreprise, comme nos gouvernants, ne
prenaient pas la mesure du danger mais aussi des opportunités
de ce nouveau marché plus ouvert à la concurrence,
leurs collègues allemands, soutenus par leur gouvernements,
notamment celui de Gerhardt Schröder, voyaient au contraire en
l’Europe de nouvelles opportunités de développement.
L’effacement
de l’influence française à Bruxelles et
Strasbourg après la période glorieuse de la présidence
de Jacques Delors à la Commission, largement dû au
manque d’intérêt de Chirac et du RPR pour ce qui
se passait à Bruxelles, a laissé le Royaume Uni, les
Pays-Bas et l’Allemagne imposer à l’Europe un
libre-échange ravageur,
qui
a ouvert la porte de façon inconsidérée aux
importations coréennes et chinoises, sans s’opposer
suffisamment au dumping éhonté pratiqué par ces
deux pays, surtout la Chine. La délocalisation a moins touché
la France que nos voisins italiens par exemple, mais aussi, on
l’oublie, allemands, qui ont saisi la chance de l’arrivée
des pays de l’Est libérés du joug soviétique
et ont investi massivement pour la production de pièces
détachées en République tchèque,
Slovaquie, Pologne, tout en gardant les chaînes de montage en
Allemagne, sauvegardant ainsi la réputation du made in
Germany. Quelques grands groupes français ont suivi, comme
Renault qui a racheté la roumaine Dacia et lancé sa
gamme à bas prix, mais dans l’ensemble, les
entrepreneurs français ont peu suivi, car, contrairement aux
Allemands, ils connaissaient mal ces pays pour lesquels l’allemand
est souvent plus utile que l’anglais. Un
dernier facteur est venu accroître le déclin industriel
français : c’est
l’idée commune dans les années 90 que l’ère
industrielle est terminée, que l’avenir du développement
économique passe par les services. Les jeunes diplômés
se dirigent alors préférentiellement vers les services
et la finance plutôt que l’industrie, tandis que
l’apprentissage marque le pas, et que les industries
survivantes peinent à recruter des jeunes qui se détournent
des usines, où le travail est réputé pénible
et mal rémunéré.Ainsi
le tissu industriel français qui faisait la prospérité
de nombre de villes moyennes se délabre et le chômage
s’accroît d’autant plus que la mobilité de
ceux qui cherchent du travail est réduite. Mais il
serait injuste d’accuser l’Europe. L’ouverture du
Marché unique n’a fait qu’accentuer un mouvement
commencé bien plus tôt, et aggravé par
l’aveuglement de nos responsables, publics et privés.Comment
alors notre pays peut-il retrouver sa compétitivité,
puisque la dévaluation n’est plus possible depuis que
nous avons adopté l’Euro ? Nombre
d’économistes accusent la monnaie unique de ne plus
permettre ces réajustements, et, de fait, d’entraîner
un réajustement des coûts par les salaires. Mais
c’est oublier que dans une économie ouverte et
mondialisée comme celle qui est la nôtre aujourd’hui,
toute
dévaluation entraîne une hausse des prix, la part des
produits importés étant sans commune mesure avec ce
qu’elle était dans les années 60, et une
inflation qui pénalise les épargnants et les retraités.
Les bénéfices de la dévaluation sont dès
lors vite absorbés et dépassés par les
inconvénients.
Les
dévaluations des années 90 ont ainsi vu la dette
italienne et espagnole augmenter de façon vertigineuse, et
c’est cette dette qui pèse encore aujourd’hui sur
les finances de ces deux pays. Il faut bien réaliser que le
salut ne viendra pas de l’Europe. Ce
n’est pas de l’Europe que dépend la compétitivité
des entreprises françaises, mais bien des entrepreneurs
français et du soutien que peuvent leur apporter les Pouvoirs
publics.
Ceux-ci ont commencé bien tardivement à réaliser
qu’en considérant les entreprises comme des vaches à
lait on pénalisait leur compétitivité et on
accroissait le chômage. La prise de conscience est tardive mais
réelle. Suffira-t-elle à redresser la situation ?
On aimerait y croire. Mais la
France a tant accumulé d’erreurs, pénalisée
par des idéologies d’un autre âge qui continuent à
marquer l’inconscient collectif de notre pays, qu’on peut
en douter. Il
semble bien qu’il soit trop tard, d’autant plus que les
savoir-faire ancestraux ont bien souvent disparu. Les déboires
d’Areva avec la centrale EPR de Flamanville sont largement dus
à cette perte de la tradition industrielle française :
il n’y a tout simplement plus de soudeurs possédant ce
savoir-faire qui a fait la réputation de notre chaudronnerie
pendant des siècles. Il
reste à espérer que le génie créatif
français se concrétisera dans les nouvelles
technologies qui sont l’industrie du XXIe siècle.
Mais il faudrait pour cela que les Georges Claude1,
Louis Renault ou Jean-Luc Lagardère d’aujourd’hui
ne s’en aillent pas faire valoir leurs talents ailleurs…
dégoûtés par une fiscalité plus
idéologique qu’efficace, et par une administration
soupçonneuse et tatillonne. L’Europe leur offre
aujourd’hui un espace à la mesure de leurs ambitions.
Encore faut-il que cette Europe ne soit pas déconstruite par
des populistes manipulés et inconscients, ou des nostalgiques
d’une époque où les gouvernements « souverains »
pouvaient en toute irresponsabilité prendre des mesures
anti-économiques, trop souvent dictées par l’idéologie,
la démagogie et l’électoralisme.
L’Europe
– ce n’est pas son moindre mérite – nous
place devant nos responsabilités : non, on ne peut pas
taxer à l’infini le système productif. Non, on ne
peut pas pénaliser nos entreprises et décourager
l’investissement par une fiscalité dissuasive. Non, on
ne peut pas dépenser indéfiniment 15% de plus que ce
qui rentre dans les caisses et continuer à financer les
avancées sociales par la dette. Non, on ne peut pas laisser un
système éducatif qui faisait l’honneur de notre
pays se délabrer sous les coups de « pédagogues »
qui font de l’école le champ de leurs expérimentations
calamiteuses. Non, l’idéologie ne peut pas se substituer
au pragmatisme, le discours à l’action, l’incantation
au réalisme. L’Europe
nous prive de notre liberté de faire des bêtises ?
Sachons lui en être reconnaissants, au lieu de fustiger, comme
les populistes, « les tyrans de Bruxelles ».
-
|
Une
Europe plus forte qu'elle ne croit
Il
suffit de parcourir la Chine pour comprendre ce que transition
démographique et développement de rattrapage
veulent dire: un
immense.défi.pour.le..monde. L'Europe..y..a..plus..d'atouts..qu'elle.ne..le..croit. Quand
elle se dote, comme elle..est..en
train..de..le..faire,
d'instruments commerciaux de lutte contre le dumping, elle
surprend par son unité et oblige les États au
respect d'un minimum de..règles. Quand elle refuse
d'adhérer en vassale aux routes de la Soie, projet
destiné d'abord à ce que toute l'économie
mondiale paie tribut au communisme chinois, elle fait preuve
d'une force que peu de..pays..peuvent..revendiquer. Quand
elle conclut un accord commercial avec un Japon peu enclin à
se laisser dicter quoi que ce soit, elle démontre son
attraction. Quand elle oblige le Royaume-Uni à
retrouver le pragmatisme que lui ont fait perdre quelques
idéologues populistes et à quitter l'Union
européenne à ses conditions, l'Europe affiche sa
force tranquille de géant. Face à la vague des
nationalismes, à la mode de « l'illibéralisme
», à l'attrait de l'autocratie, elle peut encore
mieux faire si elle privilégie la réflexion
stratégique sur les vieux réflexes nationaux, le
long terme sur le seul commerce, si, unie, elle se pense en
puissance. Alors qu'elle révise ses outils
sécuritaires et commerciaux, elle doit être
intransigeante avec ses valeurs et ses intérêts.
Elle doit aussi adapter ses politiques sans naïveté
parce que nous savons désormais que le communisme
totalitaire est soluble dans le dollar et l'euro et qu'il est
capable de survivre en copiant notre libéralisme
d'antan, en prônant le libre échange d'hier, en
donnant des leçons à l'extérieur tout en
maintenant la tyrannie à l'intérieur. Traiter
par exemple avec la Chine, ce n'est pas seulement vendre
quelques sacs à main griffés supplémentaires,
quelques machines-outils ou automobiles de plus; c'est
démontrer qu'il a tort à un régime
politique qui prétend que les droits de l'Homme ne sont
pas universels, que l'Etat de droit est une invention
occidentale, que la prospérité passe avant la
liberté et qu'il suffit de nourrir une population
surveillée par big Brother pour organiser la vie en
société. N'oublions jamais de défendre
et promouvoir nos intérêts de long terme que seuls
garantissent le droit, le régime démocratique et
le respect de la personne face à l'expression du
mercantilisme le plus cynique inventé par le genre
humain. Il en va de tout le reste, de notre survie économique
comme de notre avenir politique. L'Union européenne a
la taille pour le faire. Elle doit maintenant démontrer
qu'elle en a vraiment envie.
Jean-Dominique
GUILIANI
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GRASPE
Juillet2017
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Groupe
de réflexion sur l’avenir du service public
Européen
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Relativiser
l’efficacité du principe de concurrence : Il
existe de nombreux cas dans lesquels une production
économiquement viable et socialement équilibrée
doit s’appuyer sur des coopérations volontaires
entre différents acteurs et non
sur un principe de concurrence.
Il en est en particulier ainsi lorsqu’ils’agit de
gérer et/ou produire un bien commun. Sous l’impulsion
en particulier des travaux empiriques et théoriques de
E. Oestrom,« Nobel » d’économie, des
progrès considérables ont été
réalisés au cours des dernières années
vers une meilleure compréhension des conditions d’une
coopération efficace entre des acteurs autonomes. Parmi
ces conditions , trois méritent d’être
retenues ici : premièrement, la possibilité
d’identifier, qui est un utilisateur actif/contributeur
au commun, et qui ne l’est pas selon des règles
claires, reconnues par tous les acteurs et adaptées aux
conditions locales ; deuxièmement, que la plupart des
utilisateurs /contributeurs,
et eux seuls, participent à l’élaboration/l’amendement
des règles de gestion du commun et de la distribution
des coûts et des bénéfices ; troisièmement,
que l’instance supérieure (le législateur,
le gouvernement) reconnaisse le droit de gestion et n’empêche
pas utilisateurs/contributeurs de fixer eux-mêmes leurs
règles de fonctionnement : (re)connaissance mutuelle des
« coopérants », appropriation des règles
et autonomie dans la gestion.
Mais
les résultats de la recherche suggèrent
que l’instance
supérieure devrait s’abstenir d’intervenir
dans l’organisation même de la coopération,
sauf échecs
répétés de cette coopération par
rapport aux objectifs fixés. En suggérant de
n’évaluer l’impact économique qu’au
travers du principe d’un marché concurrentiel et
ouvert ;
l’approche
que le projet de directive entend imposer aux États
semble indûment restrictive.
Elle ne tient pas compte des résultats les plus récents
de la recherche en sciences économiques et sociales.
Les
fondements de la maison « Europe » craquent. Un
habitant la quitte. D’autres testent déjà
la compatibilité de la cohabitation avec une vision
nationaliste et autoritaire de l’exercice du pouvoir,
d’autres encore, et pas des moindres, rêvent, eux
aussi, tout haut, de quitter la vieille maison qu’ils
perçoivent comme un carcan.
L’Europe
qui se disait « protectrice » déçoit.
Un « désir de mur » se substitue
progressivement au «
désir
d’échange ».
|
.
.Vers
la fin de l’hégémonie anglo-saxonne?
|
|
L'Europe..vit..une..véritable..révolution.
De
nouveaux leaders accèdent aux responsabilités.
Ils sont jeunes, pragmatiques, moins idéologues, ouverts
et modernes. Leo Varadkar, 38 ans, le nouveau Premier ministre
irlandais, Juri Ratas, 38 ans, Premier ministre estonien,
Emmanuel Macron, 39 ans, le Président français,
Charles Michel, 41 ans Premier belge, Matteo Renzi de retour en
Italie, Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg, ou
encore le nouveau leader du centre-droit autrichien,
OVP,Sebastian Kurz, 30 ans, bousculent la politique
européenne..et..entraînent..avec..eux..une..nouvelle..classe..politique.
C'est
la génération optimiste. Pro-européens,
libéraux non dogmatiques, ouverts, avides d'opportunités
positives, ils donnent à l'Europe un nouveau visage à
l'opposé de celui des leaders traditionnels du monde
anglo-saxon, empêtrés dans les vieux réflexes
du..XXème..siècle.
Donald Trump et Theresa
May incarnent des pays qui jusqu'ici contribuaient positivement
aux relations internationales, étaient de ceux qui
apportaient des solutions aux problématiques mondiales
ou régionales. Ils sont désormais la source de
nouveaux problèmes. En accélérant le
retrait américain des affaires du monde, D. Trump
ponctue les échecs de l'Amérique en Irak, en
Afghanistan et au Moyen-Orient. La première puissance
militaire du monde ne gagne plus les guerres, elle est devenue
incapable de gagner la paix. En entérinant le Brexit,
Theresa May met en cause les intérêts nationaux de
son pays, mais surtout, par arrogance ou nostalgie résiduelle,
se moque éperdument des difficultés
supplémentaires qu'elle cause à ses
partenaires.
Cet isolationnisme, qui s'incarne dans des
tentatives ratées de politiques migratoires contraires à
l'histoire et aux valeurs de leurs pays, dans le retrait
américain de l'accord de Paris sur le climat où
la mise en cause de la Cour européenne des Droits de
l'Homme, constitue un abandon brutal de tout ce que leurs pays
voulaient incarner: la liberté, les Droits de l'Homme,
la solidarité entre Etats, la stabilité
mondiale. Ayant seuls succombé électoralement
au populisme le plus primaire, les chantres de la
Liberté..sont..devenus.les.apôtres.du.repli. On
ne peut sans danger laisser les valeurs démocratiques à
l'encan. C'est donc le rôle
de.l'Europe.de.relever.le.gant.tombé.à.terre!
Elle
en sera capable si elle résout rapidement ses
contradictions internes en initiant de nouveaux projets
concrets et crédibles en matière de sécurité,
de défense, de gouvernance économique et
d'immigration. Pour cela, abandonner la lingua franca
stratégique anglo-saxonne est une nécessité.
Il va se passer des choses intéressantes dans ces
matières à Bruxelles. L'Europe a tous les atouts
pour penser et agir par elle-même. Ses institutions
pourraient même un jour arrêter d'insulter
Shakespeare en réfléchissant et communiquant dans
la langue de ceux qui la quittent!
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....
La France est bien de retour en Europe
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Le
nouveau président français a incontestablement
réussi son entrée en fonction. En plaçant
son action dans un cadre résolument européen, il
a déjà suscité l'intérêt et
l'amitié de ses partenaires. En n'éludant pas
les changements internes auxquels la France doit procéder
en urgence, il a fait le bon diagnostic. Valoriser
l'appartenance de la France à l'Europe est la preuve
d'une double sagesse: prendre la mesure de l'interdépendance
de nos situations sur le petit continent européen et
participer au réveil de l'Europe, malade d'abord de ses
Etats, mais qui nécessite aussi des réformes et
un nouvel élan. Permettre à la France de
libérer toutes les énergies dont elle est
capable pour profiter comme d'autres d'une croissance
européenne supérieure en 2016 à celle des
Etats-Unis et qui pourrait encore réserver quelques
bonnes surprises, est indispensable à la France comme à
ses partenaires. Pour cela il faut rompre avec les débats
stériles dont les Français ont le secret, entre
eurosceptiques, souverainistes, nostalgiques et pessimistes,
pour privilégier la modernité, la réalité,
l'initiative et l'optimisme. Seuls comptent des résultats
rapides attendus par les citoyens. Ces trop anciennes
querelles françaises ont vieilli d'un coup pour révéler
des Français décidés qui vont regarder
l'avenir. C'est une excellente nouvelle. L'Europe n'a pas
besoin de faire rêver, il lui suffit de mieux
fonctionner et le président français a envie d'y
contribuer. La France est bien de retour en Europe.
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la
concurrence monopolistique
....C'est
une force immense de création et de destruction difficile à
canaliser, c'est de la violence, des rapports de force, de la
domination, de l'exploitation des conflits : tout le contraire
de l'harmonie des modèles de concurrence
parfaite. C'est que la vraie nature du capitalisme n'est pas
dans la concurrence avec un grand nombre de producteurs et de
clients, où personne ne peut influencer à lui seul le
marché, où il n'y a pas de confrontation que sur les
prix et les coûts.
La
concurrence du
capitalisme, c'est l'inégalité, l'hétérogénéité,
l'oligopole – un petit nombre de producteurs – et
même la tentation permanente du monopole, pour pouvoir peser
sur les prix manipuler le marché ;
La
concurrence, c'est l'harmonie sociale par l'incitation de
chacun à tirer le meilleur parti de lui-même, de ses
ressources , de ses talents. La compétition capitaliste
débridée, c'est aussi un processus de sélection
naturelle mais qui tourne à la lutte pour la vie .
Dans le
capitalisme de la seconde moitié du xx° siècle et
du début du xx° siècle, le paradigme économique
masque la sauvagerie des luttes d’intérêts , il en
est même l'instrument. C'est que la concurrence
n'est pas un état de la nature : c'est une construction
institutionnelle et juridique. La nature, ce n'est pas la
concurrence harmonieuse des économistes, c'est la jungle, la
loi du plus fort .
Le dogme de la concurrence,
de la loi de l'offre et de la demande et de la souveraineté de
l'individu interdit la protection du travailleur et du consommateur
mais encore une fois, pas
le protectionnisme, les monopoles, les ententes, les trusts, les
privilèges fiscaux, les dumpings.
Henri
GUAINO............
........
La
nécessaire autonomie stratégique de l'Europe
Alors
qu'elle va connaître des élections nationales
importantes, aux Pays-Bas, en France, en République tchèque
et en Allemagne, l'Europe entame l'année 2017 dans un contexte
stratégique profondément bouleversé.
Il y a
d'ores et déjà deux catégories d'Européens:
Ceux
qui mènent la guerre au terrorisme, engagés sur des
théâtres d'opérations militaires, et ceux qui
attendent le prochain tweet d'un nouveau président américain,
focalisé sur ses priorités intérieures, en
espérant qu'il n'oubliera pas l'Europe.
Faute de décliner
une stratégie indépendante, autonome et claire, qui la
guide dans ses relations avec l'Asie, avec son voisin russe, avec
l'Afrique et avec son allié américain, l'Europe attend,
immobile et figée dans une situation inconfortable.
Les
institutions communes elles-mêmes semblent avoir pris
conscience de l'urgence. La Commission européenne reconnait
désormais l'impératif d'autonomie stratégique et
le service diplomatique commun a tenté d'ébaucher une
définition des intérêts communs européens.
En
revanche les Etats membres ne sont pas au rendez-vous.
Les agendas
internes semblent avoir pris le dessus sur toute autre considération.
La solidarité entre Etats membres recule gravement, avec leur
indépendance de jugement. Leurs divisions s'accroissent. Elles
concernent les politiques économiques et d'immigration, mais
plus grave encore les impératifs de sécurité.
Face
à la déstabilisation russe, les pays d'Europe centrale
et orientale ont choisi de s'en remettre exclusivement aux
Etats-Unis, leur allié le plus lointain, réputé
plus sûr alors que l'Union compte en son sein deux puissances
nucléaires, par ailleurs membres permanents du Conseil de
sécurité des Nations unies. L'histoire (Yalta, Potsdam)
devrait pourtant suffire à les mettre en garde contre ce
réflexe à courte vue dont le danger se matérialise
avec l'élection présidentielle américaine.
Les
plus solides alliances ne résistent pas longtemps au choc des
intérêts nationaux et le meilleur moyen de les conforter
est de les mettre en commun autant que possible. Les alliés
les plus proches sont souvent les plus sûrs. L'alliance
atlantique est une communauté de valeurs nécessaire et
utile, qui ne peut exonérer ses membres européens de
leurs propres responsabilités, c'est-à-dire d'assurer
leur sécurité et de participer à celle de leurs
alliés.
Refuser par ailleurs d'accepter que les
intérêts européens sont désormais globaux,
qu'ils doivent être défendus en Afrique, au
Moyen-Orient, en Asie et partout sur la planète, est la preuve
d'une absence de maturité. La lutte contre le terrorisme est
un combat mondial, la stabilité de l'Afrique est une nécessité
pour l'Europe, comme l'écrivait déjà Robert
Schuman dans les années 1960, la liberté de navigation
est une cause européenne, non seulement pour ses intérêts
commerciaux, mais aussi pour les principes qu'elle symbolise.
En
l'absence d'une conviction véritablement partagée que
l'Europe doit se penser en puissance, indépendante et
solidaire, il ne faudra pas s'étonner que certains Etats
membres, parmi les plus aptes sur les plans diplomatiques et
militaires, comme la France, agissent seuls ou à quelques uns.
Ils sont déjà en fait garants de la sécurité
européenne. Faute d'une volonté d'autonomie
stratégique, les Européens qui semblent vouloir
rattraper leur retard et progressivement réarmer, condition
indispensable de la crédibilité de toute politique
étrangère, n'échapperont pas, cette fois encore,
à la question de leur indépendance.

Du
BREXIT à l’esprit de VANTOTENE
EUROPE-AVENIR
A Vantotène,
Spinelli prisonnier écrivit en 1941 le manifeste «Pour
une europe libre et unie»
Le
24 juin nous nous sommes réjouis de la décision du
peuple anglais de quitter l’Union Européenne parce
que la voie devenait ainsi libre pour construire entre les pays
qui le souhaiteraient une Renaissance de l’Europe Nouvelle
à vocation clairement politique. Suite logique d’un
courant nationaliste dans toute l’Europe ce vote manifeste
la faillite d’un système dans lequel les Européens
ne se reconnaissent plus, qu’ils rejettent et qu’il
faut changer. Incompréhensible, inefficace,
bureaucratique et antidémocratique, le pouvoir y est
concentré dans les mains d’un bande de chefs d’état
nationalistes à côté d’un parlement au
rôle limité et d’une Commission qui n’est
ni un gouvernement, ni un pur organe administratif! Par ailleurs
cette décision était logique tant les multiples
dérogations accordées à la GB en faisaient
un membre extravagant de l’UE. Elle aura pour effet le
départ des Anglais hors des organismes qui pilotent le
système -Conseil européen des Chefs d’Etat,
Commission, Parlement- à l’intérieur
desquels elle a tout fait pendant 43 ans pour empêcher que
l’UE ait
unedimension
politique, et ne soit qu’une zone de libre échange.
La voie est maintenant libre pour avancer vers une Renaissance
de l’Europe.Mais ce premier acte accompli, comment les
choses ont-elles évolué depuis 2 mois ?
1°-Les
27 chefs d’état se sont retrouvés dès
le 29 juin sans la GB, pour envisager l’avenir de l’UE
et ont décidé de se réunir à nouveau
sur ce sujet le 16 septembre 2016 à Bratislava. Mais déjà
ils ont crié haro sur la Commission, trop lourde et trop
chère, et sur M. Juncker sonprésident, l’élu
du Parlement ! Mauvais signe qui prouve la volonté du
Conseil d’accroîtreson pouvoir et de prendre la main
sur le Parlement…. alors que les défauts du
systèmeviennent en grande partie justement du rôle
excessif qu’il a pris !
2°-La
Commission a nommé Michel Barnier responsable des
négociationsde sortie avec la GB. Excellente décision
car il connaît parfaitement ses interlocuteurs et est un
européen convaincu et compétent, mais décision
qui déplaît fort aux Anglais avec lesquels il s’est
affronté sur les règlementations financières.3°-De
son côté la GB recule de semaine en semaine
l’annonce officielle de sa volonté de quitter l’UE,
point de départ obligatoire des négociations
surles relations UE/GB. Initialement il était question de
septembre 2016, puis de la fin de l’année, puis de
l’année suivante… La raison de ces reports
est officiellement l’impréparationen Angleterre et
le manque de personnel compétent pour ces négociations.
Mais un sérieux courant d’opinion en GB, fort
préoccupé par ce qui pourrait arriver si la GB
quittait vraiment l’UE, suggère que le gouvernement
repousse indéfiniment la notification officielle à
Bruxellesde sa volonté de partir…et immobiliser
l’UE pendant ce temps. Pour un pays qui est si fier de sa
démocratie une telle trahison de ceux qui ont opté
pour le Brexit serait une honte ; mais le jeu britannique est
peut être plus subtil en créant une situation
pourrissante dans une Union paralysée.
|
C’est
sans doute regrettable mais nous ne pouvons pas nous extraire du
monde, d’un monde compliqué dans lequel on ne peut pas
peser sans être fort.
........... ;...................................................................................................Bernard
Guetta
............
..............Moins
de Grèce
et
plus d'Ukraine
...........
Une troisième guerre
mondiale se profile à l'horizon dont il est difficile de
savoir si elle n'a pas déjà commencé. Deux
impérialismes en Russie et en Syrie-Irak posent des problèmes
aux pays où la démocratie est plus ou moins bien
ancrée. Le propre des impérialismes est de commencer
les guerres de manière inattendue pour profiter de l'effet de
surprise. On peut penser par exemple au pacte de non-agression
germano-soviétique en 1939, prélude de la deuxième
guerre mondiale. La meilleure protection contre un tel danger est le
réarmement militaire mais surtout moral et donc aussi
politique : « Si
vis pacem para bellum ».
..........
La Grèce a fauté,
et nous aussi par imprévoyance, à l'occasion de son
entrée dans la zone Euro. Puisque tout le monde reconnaît
qu'elle ne peut plus tenir ses engagements et que son maintien ne
pourrait qu'aggraver considérablement l'avenir du «
noyau dur » de cette indispensable Europe, alors
négocions avec elle une sortie honorable et si possible
provisoire.La Grèce doit rester dans l'U.E. et nous devons
l'aider à s'y maintenir. Elle pourrait éventuellement
, si elle le désire, dévaluer sa monnaie nationale
retrouvée.
..........
Ce
ne serait pas une preuve d'abandon, bien au contraire.
Matériellement et moralement, si un membre d'un groupe doit
l'handicaper au point de le vouer à une mort vraisemblable,
il faut préserver le plus grand nombre de ses membres. C'est
le seul moyen pour le membre concerné de suivre un traitement
approprié afin de pouvoir rejoindre l'ensemble du groupe dès
que son économie pourra le supporter. Dans le passé la
France a connu une phase de mise à l'écart du serpent
monétaire européen. Elle a pu le rejoindre en
.........
Concernant l'Ukraine nous
faisons face à l'agression d'un ancien empire qui cherche à
se reconstituer dans une zone très controversée. D'une
part le passé peut militer pour un rattachement à la
Russie mais d'autre part, le présent nous oblige à
comprendre que la grande majorité de la population
ukrainienne veut récupérer sa liberté et
cherche à la défendre avec d'autres voisins qui
hésitent à se lancer dans son soutien. Ils hésitent
par peur des conséquences éventuelles et ne voient pas
qu'une reculade ne ferait qu'entretenir, voir aggraver les exigences
de l'impérialisme russe.
.........
C'est habituel,
l'agresseur dit se défendre contre les menaces, dans le cas
présent l'OTAN. C'est oublier que dès son origine cet
organisme a été conçu défensif contre l'
U.R.S.S et que maintenant on l'oblige, en quelque sorte, à
servir contre d'autres dangers.
..........
La liberté est
notre bien le plus précieux. Nous ne pouvons pas dire qu'on
la défend chez nous mais qu'on se moque de ceux qui nous
demandent de l'aider à l’acquérir.
.........
Moins de Grèce et plus
d'Ukraine, c'est vouloir renforcer l'Europe et lui permettre
d'atteindre, avec le temps, un niveau de contrepoids satisfaisant
pour nous défendre amicalement mais fermement vis à
vis de nos alliés américains.
..........................Voulons
-nous ensemble défendre notre liberté ?
..................................................................................................................François
POTY
par
Ferdinando
Riccardi:
Grèce:
perplexités
et incertitudes
Années perdues.
Jusqu'à quel point les institutions européennes
et les États membres de l'UE avaient-ils compris en temps
utile le problème financier grec, avant de tomber tous
ensemble dans le chaos actuel ? Cette rubrique était bien
isolée lorsqu'elle suggérait, dès que les
difficultés étaient apparues insurmontables, la sortie
de la Grèce de la zone euro, en faisant confiance aux
juristes pour définir la formule appropriée.
Maintenant, on se débat dans des difficultés et
complications sans fin, impliquant pour les États membres des
coûts très lourds, alors que les situations budgétaires
sont partout très difficiles.
Poids réel de la dette grecque.
Il n'est pas simple de s'orienter dans les chiffres, car les
experts fournissent des données complexes et parfois presque
mystérieuses pour les non-spécialistes. Disons que les
calculs les plus simples situent la dette grecque à 322
milliards d'euros, répartis essentiellement entre les États
de la zone euro: 60 milliards pour l'Allemagne, 45 pour la France,
jusqu'à 40 pour l'Italie et ainsi de suite pour les autres
États. Le total du crédit serait d'environ 200
milliards pour les pays qui participent à la monnaie unique,
auxquels s'ajoutent les 26 milliards de la BCE.
En général, cette situation n'est pas utilisée
comme argument par les pays créditeurs, même si le
ministre espagnol de l'Économie, Luis de Guindos, avait
observé que le prêt de son pays à la Grèce
(environ 26 milliards d'euros) était «
l'équivalent de ce que nous dépensons en un an pour
aider les personnes sans emploi » et que «
n'importe quel homme politique responsable voudrait récupérer
cet argent » (EUROPE 11240).
Soutien suspendu.
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a souligné
que l'histoire de l'UE est « faite de désaccords,
mais en définitive de compromis ». Il a quand
même refusé une nouvelle réunion à
Athènes avec la Troïka classique: Commission
européenne-BCE-FMI. Après quoi, la BCE (Banque
centrale européenne) a annoncé par un communiqué
que le régime de faveur accordé aux banques grecques
était suspendu.
En principe, Athènes devrait rembourser 2,3 milliards
au FMI en février ; 6,7 milliards à la BCE en juillet
; 15 milliards aux banques grecques en général (EUROPE
11244).
On sait que l'une des faiblesses reprochées à la
Grèce est son incapacité à collecter
efficacement l'impôt. Les détails techniques de la
position de la BCE sont disponibles: ils sont très
techniques.
Droit de veto.
Le gouvernement grec dispose, comme chaque État
membre, d'un droit de veto sur les décisions
communautaires qui requièrent l'unanimité. C'est
normal. Mais l'usage de ce droit n'est pas uniforme. Par exemple, le
vice-ministre grec de l'Intérieur, Georgios Katrougalos, a
confirmé que son pays utilisera le droit de veto pour bloquer
le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership),
c'est-à-dire le projet d'accord entre l'UE et les États-Unis
visant à faciliter les échanges commerciaux et les
investissements. En laissant de côté les détails
juridiques, je rappelle que le TTIP doit être approuvé
par les institutions communautaires et aussi par tous les États
membres. Ce traité est controversé, on en discute ;
mais, à présent, tout débat est devenu inutile,
le veto grec ayant, vraisemblablement, tranché la question.
Étrange comportement dans une Union.
Fraternité avec la Russie ?
Le gouvernement grec a eu tout récemment avec les
autorités russes un échange chaleureux, riche en
félicitations et compliments réciproques. Rien à
redire: les relations positives avec Moscou ont toujours été
considérées par cette rubrique comme un objectif
nécessaire. Mais le dialogue doit être poursuivi par
l'UE en tant qu'ensemble (même si elle est
parfois représentée par l'une ou l'autre personnalité)
pour discuter avec la Russie d'égal à égal en
vue d'analyser les divergences et négocier les compromis en
faisant valoir les intérêts européens. Or, le
ton de la démarche grecque est assez différent…
N'oublions pas que le 27 janvier dernier la Grèce
s'était dissociée formellement d'une déclaration
de l'UE relative à des sanctions nouvelles à l'égard
de la Russie ; elle entendait s'y opposer. Le Conseil de l'UE avait
alors suggéré de préciser que le texte en
question avait été approuvé par 27 États
membres et non 28 ; cette formule n'avait pas été
acceptée à Athènes. Le cabinet du Premier
ministre grec avait ensuite indiqué que M. Tsipras avait
exprimé le mécontentement de son pays, lors d'une
conversation téléphonique avec Federica Mogherini,
Haute Représentante pour les Affaires étrangères
(voir les détails dans EUROPE 11241).
Rien de dramatique, mais c'est là un élément
supplémentaire de perplexité que l'attitude de la
Grèce actuelle pourrait susciter. Le moment est difficile
et l'Europe doit être soudée.
Explications
de Valéry Giscard d'Estaing
Le
coup d’État a consisté à faire croire,
par le jeu des états-majors des partis et l'intoxication
médiatique, que les électeurs désignaient par
leurs votes le futur président de la Commission. Cette
prétention est irréelle, et dépouille le
Conseil du rôle que lui assigne le traité.
Que
signifie en effet l'expression : « en tenant compte
des élections au Parlement européen » ?.
Ce n'est pas la désignation d'une personne, car les candidats
aux élections européennes ne visent que l'exercice de
la fonction parlementaire. C'est un geste d'ouverture en direction
de l'opinion publique, pour indiquer qu'au cas où elle
adresserait un message lors du scrutin européen, le Conseil y
prêterait attention dans sa proposition.
Or
qu'ont exprimé les électeurs lors de la dernière
consultation ? Une insatisfaction concernant la manière
dont l'Union européenne a fonctionné et le désir
de la voir améliorée.C'était un appel çà
rechercher une personnalité qui soit nouvelle et capable de
conduire une réforme. Il revenait au Conseil européen
de « procéder aux consultations appropriées »,
sous l'impulsion de son président, pour établir la
liste de ces personnes, nouvelles et réformistes, entre
lesquelles le Conseil aurait eu à choisir. Ces conditions
n'ont pas eu lieu !
Elles
ont été remplacées par un intense lobbying de
la part du milieu parlementaire qui - en désignant des têtes
d'affiche - tendait à faire croire que les électeurs
avaient fait un choix précis que le Conseil n'avait plus le
droit de modifier. Or ce choix-s'il avait existé- aurait dû
se manifester au moment du vote du Parlement.
Les
lobbyistes imprudents de Bruxelles ne l'entendaient pas ainsi.
Appuyés par le puissant réseau des correspondants des
médias, ils ont délibérément ignoré
le texte du traité en faisant croire que les électeurs
européens avaient choisi démocratiquement le titulaire
de la fonction du président de la Commission.En fait, le
candidat qu'ils soutenaient était seulement le leur, et non
celui des électeurs qui ne s'étaient nullement
prononcés sur un nom.
Ce
dessaisissement du Conseil européen, qui n'a pas éta
capable d'exercer, ,i de défendre son rôle, est un coup
porté à l'équilibre institutionnel imaginé
par Jean Monnet. Si cette entorse au traité a été
approuvée, parfois de manière excessive, par les
tenants du lobby bruxellois, qui y ont vu une reprise du fameux
serment du Jeu de Paume de Versailles, il peut se faire, au
contraire, qu'ils aient entraîné le dispositif dans une
direction qui se révélera périlleuse pour lui.
Leur idée consiste en effet à coiffer l'organisation
politique de l'Europe d'un dispositif fédéral organisé
et contrôlé par Bruxelles. Cette idée est
marquée du sceau de l'irréalisme et n'a aucune chance
historique de se réaliser.
...........................................................................
.....................Le
savant dosage
Renouveler
l'exécutif bruxellois est un travail d'horloger ou de
neurochirurgien : tout est interconnecté dans la grande
machine européenne qui peut, avec un changement minime
d'équilibre à son sommet, voir s’enchaîner
une cascade de causes et d'effets la menant vers l'hypomanie
parfois, vers l'apathie souvent. En 2009, la première
nomination d'un Président du Conseil avait, avec Herman Van
Rompuy, fait pencher la balance du côté de l'inertie :
Le discret Belge avait à l'époque incarné la
synthèse des volontés de chacun, et la crainte qu’un
homme trop fort n'accélère la marche vers une Europe
fédérale qui éclipserait sur la scène
internationale les individualités des États. Mais avec
le changement d'époque, changent aussi les ingrédients
constitutifs des décisions : en 2014, les risques
économiques et sociaux émergents, les tensions avec la
Russie, et en seconde ligne un autre équilibre des forces
entre grands partis politiques européens, ont fait passer
l'Union à une phase nouvelle et stimulante dans sa
construction.
En
nommant président du Conseil le vigoureux Premier ministre
polonais Donal Tusk, l'Europe marque un tournant germanophile aussi
bien qu'atlantiste : favorable à la discipline
budgétaire prônée par l'Allemagne et contre
laquelle une partie du monde politique français renâcle
encore, renforcé par la dynamique croissance qu'il a su
impulser en Pologne, le germanophile Tusk fait brutalement basculer
le centre de gravité de l'Europe de l'Ouest vers l'Est –
plus loin de la France, plus proche de l'Allemagne.
Donald
Tusk est aussi un fervent défenseur d'une Europe intégrant
pleinement le Royaume-Uni- malgré les menaces répétées
de sortie de David Cameron – ainsi que d'une Europe proche des
États-Unis et ayant vis à vis de la Russie une
attitude vigoureuse. D’où peut-être son cheval de
bataille historique sur l'indépendance énergétique
de l'Europe. C'est donc la partie la plus jeune, la plus neuve, la
plus dynamique de l'Europe qui a été mise en avant,
celle qui, pour avoir subi des décennies de communisme,
souhaite en voir dissoutes les traces – y compris dans le
fonctionnement des institutions européennes. Le choc est rude
pour les gouvernements qui voudraient opposer discipline budgétaire
et relance économique, France et Italie en première
ligne. L’Élysée n'a même pas commenté
cette élection et a choisi de lorgner sur la médaille
d'or de Teddy Rinner aux mondiaux du judo.
François
Hollande Et Matteo Renzi, de plus en plus isolés, ont tenté
et tenteront à toute force d'ajouter leurs ingrédients
à la nouvelle recette européenne. Renzi a réussi
à tempérer l’élection de Donal Tusk par
la nomination de sa ministre des Affaires étrangères,
Frederica Mogherini, au poste de haut représentant pour la
politique étrangère. Celle-ci devra faire contrepoids
et jouer, d'une certaine manière, le rôle temporisateur
que remplissait Van Rompuy. Il reste à la France, du côté
de la Commission cette fois-ci, à obtenir la désignation
de Pierrer Moscovici sur le portefeuille de l’économie,
pour rester dans un jeu que sa performance nationale ne lui rend
pourtant pas légitime de jouer. Les fermes oppositions
rencontrées illustrent que les temps changent, et qu'il faut
maintenant plus d'exemplarité pour pouvoir espérer
jouer un rôle de moteur européen. Dans le savant dosage
européen, la performance du présent commence à
avoir plis de poids que la légitimité du passé.
C'est probablement la chose la plus juste et la plus à même
de nous éveiller .
.............................................................................................................................................................Aurélien
Girard
.......................................................................................................................................................................................................Epoch
Times du 7 septembre 2014
L'Europe
devrait impérativement se réformer . Ce n'est pas
impossible mais impliquerait notamment de moins s'ingérer
dans le détail de la vie économique, sociale, et
locale des territoires.
...Pensez
qu'en France, de nos jours, même le régime des travaux
sur les petites rivières est codifié par des textes
européens, alors qu'aux États-Unis, dans le Colorado
par exemple, personne n'interroge Washington pour connaître la
réglementation des cours d'eau .
........................................................................................................................................ ;Valéry
Giscard d’Estaing. 12
Août 2014
............................................Respecter
la France.
.....Le moment des lamentations
sur la situation de l'Europe est dépassé ; il faut à
présent regarder l'avenir avec un minimum de sérénité
et de confiance. Et commencer par une vision moins anxieuse de la
situation en France, deuxième puissance économique de
l'Europe: groupes
industriels remarquables, services compétitifs, maîtrise
de la haute technologie, main d'oeuvre amplement qualifiée,
productivité brillante, niveau élevé des
universités, démographie positive, administration
efficace (comparée à celle d'autres États
membres), première destination touristique au monde, grâce
notamment au patrimoine artistique. D'autres pays de
l'UE se situent à des niveaux comparables pour l'un ou
l'autre de ces aspects, mais la France est la seule à réunir
toutes ces qualités.
.....Quel
est alors le problème ?
Il est simple: quels que soient ses
talents, la France isolée (comme d'ailleurs n'importe quel
pays européen) ne pourra détenir à l'avenir
aucun rôle mondial et ne pourra plus siéger à
la table où les États les plus puissants délibèrent
sur l'avenir de l'humanité. D'ici quelques années,
pas un seul pays européen demeurera à cette table,
aura sa place dans le G7 ou dans les organismes analogues, parce
que dans les autres continents, le poids de pays de dimensions
impressionnantes continue à augmenter. L'Europe
aura son mot à dire uniquement si elle se présente
dans le monde comme un seul ensemble, en accentuant même ce
caractère. Son poids ira même
croissant, alors qu'en rétablissant les
soi-disant autonomies nationales, elle ne serait plus
écoutée, car sa voix ne serait plus entendue.
.....................................................................................................................................................................................Ferdinando
Riccardi
Jean Arthuis : 7
bonnes raisons de s'opposer au traité de libre-échange
transatlantique
...........C'est une chose de vouloir
abaisser les barrières tarifaires et faire converger les
réglementations, pour accroître le commerce et les
investissements de part et d'autre de l'Atlantique. C'en est une
autre de laisser Washington piétiner les intérêts
européens sans avoir le courage de les défendre avec
fermeté. C'est pourquoi, bien qu'issu d'une famille politique
traditionnellement favorable au libre-échange et à
l'alliance atlantique, je suis contre l'Accord
transatlantique de libre-échange actuellement négocié
par les Etats-Unis et les autorités européennes.
...........À
cela, sept raisons précises et concrètes.
....Premièrement,
je m'oppose à l'arbitrage privé des litiges entre Etats
et entreprises. Demain, suivant la proposition des Etats-Unis, une
entreprise s'estimant lésée par la décision
politique d'un gouvernement pourrait y recourir. Une telle procédure
est rigoureusement contraire à l'idée que je me fais de
la souveraineté des Etats.
Je m'oppose à la signature
d'un accord avec une puissance qui espionne massivement et
systématiquement mes concitoyens européens, ainsi que
les entreprises européennes.
....Deuxièmement,
je m'oppose à toute remise en cause du système européen
des appellations d'origine. Demain, suivant la proposition des
Etats-Unis, il n'y aurait plus qu'un registre non contraignant, et
uniquement pour les vins et spiritueux. Une telle réforme
tuerait nombre de productions locales européennes dont la
valeur repose sur leur origine
certifiée.
....Troisièmement,
je m'oppose à la signature d'un accord avec une
puissance qui espionne massivement et systématiquement mes
concitoyens européens, ainsi que les entreprises européennes.
Les révélations d'Edward Snowden sont à cet
égard édifiantes. Aussi longtemps que l'accord ne
protège pas les données
personnelles des citoyens européens et américains,
il ne saurait être signé.
....Quatrièmement,
les Etats-Unis proposent un espace financier commun transatlantique,
mais ils refusent catégoriquement une régulation
commune de la finance, de même qu'ils refusent d'abolir les
discriminations systématiques faites
par les places financières américaines à
l'encontre des services financiers européens. C'est
vouloir le beurre et l'argent du beurre: je m'oppose à cette
idée d'un espace commun sans règles communes et qui
maintiendrait les discriminations commerciales.
Washington doit comprendre une fois
pour toutes que nonobstant son insistance, nous ne voulons dans nos
assiettes ni des animaux traités aux hormones de croissance,
ni de produits issus d'OGM, ni de la décontamination chimique
des viandes ...
....Cinquièmement,
je m'oppose à la remise en cause de la protection
sanitaire européenne. Washington doit comprendre une fois pour
toutes que nonobstant son insistance, nous ne voulons dans nos
assiettes ni des animaux traités aux hormones de croissance,
ni de produits issus d'OGM, ni de la décontamination chimique
des viandes, ni de semences génétiquement modifiées,
ni d'antibiotiques non thérapeutiques dans l'alimentation
animale.
....Sixièmement,
je m'oppose à la signature d'un accord s'il n'inclut
pas la fin du dumping monétaire américain.
Depuis la suppression de la convertibilité-or du dollar et le
passage au système des changes flottants, le dollar est à
la fois monnaie nationale étasunienne, et unité
principale de réserve et d'échanges dans le monde. La
Réserve fédérale pratique donc sans cesse le
dumping monétaire, en agissant sur la quantité de
dollars disponible pour favoriser les exportations des Etats-Unis. La
suppression de cet avantage déloyal suppose, comme le propose
la Chine, de faire des «droits de tirage spéciaux»
du FMI la nouvelle monnaie mondiale de référence. En
termes de compétitivité, l'arme monétaire a le
même effet que les droits de douane.
....Septièmement,
au-delà du seul secteur audiovisuel, étendard de
l'actuel gouvernement qui sert de cache-sexe à sa lâcheté
sur tous les autres intérêts européens dans la
négociation, je veux que toute l'exception culturelle soit
défendue. Notamment, il est inacceptable de laisser les
services numériques naissants d'Europe se faire balayer par
les géants américains tels que Google, Amazon ou
Netflix. Géants, maîtres absolus en optimisation
fiscale, qui font de l'Europe une «colonie numérique».
En définitive, dans cette
négociation, l'Europe s'avère avoir peur de défendre
nos intérêts.
....D'ores et déjà, à
l'approche des élections européennes, les deux extrêmes
font leur miel des lâchetés des autorités
européennes dans la négociation avec Washington. Leur
europhobie ne saurait se nourrir plus longtemps de notre manque de
courage politique. Il est grand temps que la classe politique
républicaine, avec calme, responsabilité et sang-froid,
dise non à l'Accord transatlantique.
En définitive, dans cette
négociation, l'Europe s'avère avoir peur de défendre
nos intérêts. Or, elle seule en a la force et
l'envergure. Plutôt qu'une Europe timorée, inféodée,
c'est cette Europe de courage et de fermeté que j'entends
défendre. Du reste, cette voie du courage est le seul chemin
pour un accord véritablement équitable de libre échange
Au-delà
de l'information, par Ferdinando
Riccardi: Pour
leur avenir, les jeunes européens doivent être aidés
à comprendre la signification réelle de l'élection
du nouveau Parlement européen
Le risque du recul. Dans
la perspective des élections européennes de mai
prochain, les jeunes doivent comprendre que leur avenir est largement
entre leurs mains: leur vote sur la composition du nouveau Parlement
européen sera déterminant. Tout recul dans la
construction communautaire et toute progression de l'euroscepticisme
leur coûteraient cher, car l'affaiblissement des acquis de l'UE
se ferait surtout à leur détriment. La tendance à
la mode va souvent vers l'affaiblissement de la méthode
communautaire et le renforcement des autonomies nationales. Si cette
tendance se confirme, il faudra l'accepter: le vote est libre et le
nouveau Parlement européen sera celui que les peuples auront
choisi. Il est bien connu que certaines forces politiques dans les
États membres ont tendance à faire retomber sur l'UE la
responsabilité des faiblesses nationales ; si les opinions
publiques suivent cette tendance, il en résulterait un
PE lui-même davantage eurosceptique.
Dans ce contexte, les jeunes générations doivent
autant que possible être mises en garde. Elles avaient atteint
l'âge de voter au moment où une vaste partie de la
construction européenne était réalisée,
ou se concrétisait progressivement. Or, les jeunes ont
logiquement tendance à considérer comme normal
et définitivement acquis ce qu'ils constatent de la
construction européenne. Ils ignorent, par exemple,
que le programme Erasmus n'existe pas dans les
Traités communautaires et n'est pas irrévocable ; il a
été inventé par Jacques Delors lorsqu'il
présidait la Commission européenne, afin de permettre
aux jeunes d'effectuer une partie de leurs études dans les
universités d'un autre État membre, grâce au
financement du budget communautaire. La plupart des jeunes n'ont même
pas entendu parler du système de formation professionnelle
dans un autre État membre, auprès de petits
entrepreneurs chevronnés, pour se spécialiser dans des
métiers spécifiques.
Les jeunes ne sont pas informés. Je
n'ai cité que quelques exemples de ce qui pourrait disparaître
si l'esprit communautaire s'affaiblit. Mais l'enjeu est global. Les
nouvelles générations sont nées dans une Europe
sans contrôles aux frontières, où l'on passe d'un
État membre à un autre souvent sans s'en rendre compte.
Nous, anciennes générations, n'avons pas oublié
l'époque de l'unité européenne où les
contrôles aux frontières subsistaient et étaient
fastidieux. L'actuel problème suisse indique ce qui pourrait
arriver dans une UE faisant partiellement marche arrière. Et
souvent les jeunes générations ignorent les efforts à
leur égard, en cours ou en préparation.
Notre bulletin a fait état de situations significatives.
Nous avons rendu compte dans EUROPE 11022 d'un rapport sur le
détachement des jeunes face aux prochaines élections
européennes, car ils ne constatent aucun intérêt
des partis politiques pour les sujets qui les préoccupent
; leur indifférence face aux élections de mai
serait donc une forme de protestation. La League of Young
Voters et International IDEA ont suggéré
plusieurs initiatives, comme un quota de parlementaires d'âge
inférieur à 35 ans ; l'industriel Peter Hartz a lui
relancé les projets visant à former, dans des petites
ou moyennes entreprises, notamment allemandes, des jeunes originaires
d'autres Etats membres ; un congrès lancera prochainement à
Sarrebruck des projets détaillés. Le programme Investir
pour la jeunesse de la BEI (Banque européenne
d'investissement) a déjà prêté plus de 9
milliards d'euros. Les jeunes n'en savent rien.
Faire connaître les efforts. La jeunesse
étant la victime principale des difficultés actuelles,
c'est à son égard que l'UE doit faire des efforts
particuliers. Non seulement les dispositions sur la libre circulation
des personnes doivent être consolidées, mais les
initiatives facilitant l'emploi en dehors du pays d'origine doivent
être renforcées et multipliées. Le nouveau PE
doit agir en ce sens et le résultat du vote de mai sera
essentiel. Certes, peu de jeunes électeurs liront ces lignes.
Mais quelques campagnes électorales des prochaines semaines
devraient ne pas négliger les aspects cités, en
exprimant la volonté de renforcer les initiatives
communautaires contre le chômage des jeunes. Et de leur côté
les électeurs des nouvelles générations doivent
comprendre qu'un succès de l'euroscepticisme serait désastreux
pour eux-mêmes, pour leur aspiration à relancer la
création d'emplois nouveaux.
Il est essentiel de combattre cette folie à la mode, qui
consiste à affaiblir la construction européenne.
(AE) AVENIR
DE l'UE: le groupe Spinelli présente
sa 'loi fondamentale'
Bruxelles, 07/10/2013 (Agence Europe) - Le 'groupe
Spinelli', qui regroupe une centaine d'eurodéputés
partisans d'une Europe fédérale, a présenté,
jeudi 3 octobre, un projet de 'Loi fondamentale' pour l'Union
européenne afin de revoir de manière «
complète et exhaustive » le Traité
de Lisbonne actuellement en vigueur.
Fort de près de 300 pages, le texte propose à
l'Union de faire un «
pas décisif et assumé » dans
une direction fédérale. « La crise a
montré qu'une Europe intergouvernementale dirigée
par 27 États membres ne marche pas! », estime
l'eurodéputé Guy Verhofstadt, l'un des fondateurs
du groupe Spinelli. « C'est
comme si les États-Unis, au lieu d'avoir un président
et une administration fédérale, étaient
dirigés par les 50 gouverneurs d'État qui se
réuniraient quatre fois par an... »,
compare-t-il.
Pour aboutir à cette Europe fédérale, le
groupe Spinelli propose notamment de faire de la Commission
européenne le véritable gouvernement de
l'Union. Les députés Spinelli estiment que le
nombre de commissaires ne doit pas dépasser le nombre
d'États membres. Ils réclament cependant une
hiérarchisation entre les membres du collège, de la
même façon qu'un gouvernement comporte ministres et
secrétaires d'État. Les nominations se feraient à
la discrétion du président.
Le Parlement et le Conseil des ministres européens
resteraient les colégislateurs européens. Les
possibilités de blocage par le Conseil seraient
réduites. Celui-ci adopterait ses positions par une
majorité qualifiée de 55% des membres représentant
65% de la population. Plus question donc de minorités de
blocage. Il ne pourrait plus s'abstenir de statuer puisqu'il
serait obligé de se prononcer en première lecture,
au plus tard six mois après avoir reçu la position
du Parlement. Le groupe Spinelli souhaite mettre
un terme aux présidences tournantes du Conseil
(tous les six mois actuellement): les différentes
formations du Conseil des ministres de l'UE seraient présidées
par un des membres élus pour deux ans et demi, comme cela
existe déjà pour l'Eurogroupe, la réunion
des ministres des Finances de la zone euro.
Les présidents du Parlement et de la BCE (Banque
centrale européenne) participeraient aux réunions
du Conseil européen. Conseil et Parlement auraient un
droit d'initiative législative. Sur la question très
sensible du siège, le Parlement pourrait
décider de sa localisation après avoir obtenu
l'accord du Conseil, exprimé non plus à l'unanimité
mais à la majorité qualifiée.
Davantage de compétences seraient dévolues à
l'Union dans les domaines économique, fiscal et de
l'emploi, qui relèvent de compétences partagées.
En matière de transport, d'industrie ou de quotas de
pêche, le rôle de la Commission serait renforcé.
Les coopérations renforcées seraient également
facilitées.
Lever l'impôt et mutualiser la
dette
L'Union pourrait lever des impôts pour financer ses
dépenses. Le cadre financier pluriannuel (CFP) de l'UE
serait limité à trois ans, au lieu de sept
actuellement. La zone euro disposerait d'un budget séparé.
La mutualisation de la dette souveraine serait rendue possible, à
condition de respecter une discipline budgétaire stricte
et contrôlée. En cas de procédure de déficit
excessif, Parlement, Conseil et Commission organiseraient
ensemble une audition.
Le groupe Spinelli suggère aussi de créer une
circonscription électorale paneuropéenne, avec des
listes transnationales.
La Loi fondamentale ne distinguerait plus le traité de
l'UE (TUE) du traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE).
Ils seraient tous rassemblés avec la Charte des droits
fondamentaux, le Traité Euratom et le pacte budgétaire.
Les règles de révision et d'entrée en
vigueur des futurs traités seraient assouplies,
l'unanimité n'étant plus requise (un référendum
paneuropéen serait envisagé).
Si plusieurs dirigeants européens ont déjà
émis des réserves sur une révision des
traités, les députés du groupe Spinelli
prétendent qu'il aura une Convention constitutionnelle. Et
elle « débutera très probablement ses
travaux vers le printemps 2015 », pour se terminer à
temps pour le référendum promis par David Cameron
en 2017.
Les pays réticents à emprunter la voie fédérale,
comme le Royaume-Uni, seront invités à devenir
'membres associés' aux côtés de la Norvège
ou de la Turquie par exemple. (LC)
|
.........
Un rapport entérine la vision
intergouvernementale de l’intégration européenne
Le diplomate Pierre de Boissieu et trois spécialistes des
arcanes européens ont proposé à François
Hollande des idées pour clarifier le fonctionnement de la zone
euro. La question des contre-pouvoirs parlementaires est à
peine effleurée.
En parallèle du débat lancé cet été
sur la France dans dix ans, émerge une réflexion sur
l’UE à l’horizon 2020.
François Hollande s’est vu remettre, lundi 7
octobre, un rapport conduit
par quatre personnalités connues du sérail européen :
le diplomate Pierre de Boissieu, ex-secrétaire général
du Conseil de l’UE, l’ancien commissaire européen,
Antonio Vitorino, le Néerlandais Tom de Bruijn,
ex-représentant des Pays-Bas auprès de l’UE et
Stephen Wall, qui exerçait les mêmes fonctions pour
le Royaume-Uni.
« La survie et le succès de l’Union
européenne dépendent de la vitalité de la zone
euro. La priorité est en conséquence de donner à
celle-ci une perspective claire à 10 ou 15
ans », écrivent-ils.
A l’heure où l’Allemagne ne jure que par les
changements de traité, eux préfèrent se fonder
sur l’existant.
« Tous les grands
objectifs que l’Union européenne s’est
assignés peuvent être atteints dans le cadre des traités
en vigueur : énergie, environnement, achèvement du
marché unique, convergence des économies, politique
étrangère et de défense »
Une façon de se prémunir contre un exercice
laborieux, dans lequel le gouvernement
britannique s’engouffrerait avec délice pour renégocier
de nouvelles exemptions et discuter de la légitimité
de l’action européenne dans certains domaines.
Loin de révolutionner le paysage actuel, les travaux menés
dans le cadre du cercle de réflexion Synopia se penchent
en une vingtaine de pages sur trois enjeux spécifiques :
la discipline économique, la solidarité et
la gouvernance.
Les contrats de
compétitivité, un outil d’entraide ?
Accueillis avec peu d’entrain par Paris, les contrats de
compétitivité sont présentés comme un
outil potentiel de solidarité entre les pays de la zone euro.
« Bien utilisés », ils « pourraient
constituer une base pour des aides structurelles intelligentes »,
estiment les auteurs, qui restent muets sur l’origine et
l’ampleur envisagée des financements.
Serpent de mer, les eurobonds ne sont pas à l’agenda
immédiat de la zone euro, mais « refuser par
principe et par anticipation toute forme de mutualisation des dettes
serait injurier l’avenir, partir du principe que certains Etats
de la zone euro resteront toujours des économies faibles, mal
gérées et peu fiables ». La
mise en place « progressive » d’un Trésor
européen viendrait étayer ce projet.
Si son périmètre est limité, cette manne
ne nécessiterait pas de révision des traités,
estime-t-on à l’Elysée, où l’on
évoque un « fonds pour la zone euro »
capable d’emprunter sur les marchés.
L’Eurogroupe,
gestionnaire « normal »
Au plan de la gouvernance, le rapport reprend la vision
française centrée sur les Etats, en insistant sur le
potentiel d’action des ministres des Finances de la zone
euro. « Il faut donner maintenant
toute sa place à l’Eurogroupe au niveau ministériel
et le mettre en mesure de jouer véritablement son rôle. »
Cette instance doit être le « gestionnaire normal
de la zone euro », indiquent les auteurs. Une dimension
éclipsée pendant la crise, où les décisions
cruciales reposaient sur le verdict des chefs d’Etat et de
gouvernement égrainant les sommets de la dernière chance.
Donner à l’Eurogroupe un président
stable, comme François Hollande et Angela Merkel l’ont
d’ailleurs suggéré en mai, « devrait
au contraire permettre d’améliorer beaucoup la
situation », assurent-ils.
La composition de la Commission européenne constitue un
autre chantier, tant son effectif pléthorique contribue à
la multiplication confuse et cloisonnée des portefeuilles.
« Nul ne pensera que
la Commission mérite le respect si elle est composée
dans des conditions qui provoqueraient l’hilarité ou la
fureur s’il s’agissait d’un orchestre ou d’une
équipe de football. »
Soucieux d’avoir un représentant national au sein du
collège des commissaires, les Etats sont les premiers
responsables de cette dispersion.
A l’issue d’arrangements pris en juin 2009 et mai
2013, les dirigeants européens ont piétiné la
réduction du nombre de commissaires initialement prévue,
qui devait ramener leur effectif aux deux tiers du nombre d’Etats,
soit 19 pour une UE à 28 pays. Le rapport préconise
donc « d’annuler » purement et simplement
les décisions du Conseil européen, afin que le
nombre de commissaires soit « très inférieur
à 28 ».
Le sort du Parlement européen est quant à lui vite
expédié. Pendant que le « gouvernement »
économique de la zone euro chemine, rien de concret n’est
proposé pour renforcer le contrepoids parlementaire. C’est
peut-être la « question la plus délicate »
conviennent les quatre auteurs, qui excluent toute
transformation profonde :
« Il n’est pas
question de créer de toutes pièces, en l’absence
de traité, une seconde chambre qui aurait des « compétences »
au sens précis du terme, encore moins des pouvoirs. »
Les parlementaires ont le
droit d’être « informés »
Au Parlement européen, les élus tentent de relancer
l’idée d’une commission propre à la zone
euro. Martin Schulz y est favorable mais ses ambitions
personnelles au sein du carrousel européen l’obligent
à la prudence, indique une source proche du dossier.
En pleins préparatifs pour accéder à la
présidence la Commission, le patron du Parlement européen
« veut se ménager le soutien des Etats non
membres de la zone euro » qui goûtent peu l’idée
de se retrouver relégués dans une sorte
de deuxième cercle où les décisions
seraient prises sans eux. Conséquence, le projet achoppe
sans cesse.
Un nouveau rapport consacré à la création
d’une commission parlementaire sur la zone euro aurait pu
être lancé dès septembre. La décision
a finalement été reportée.
Il faudra pourtant se résoudre à sortir de la
situation actuelle, où les réunions épisodiques
entre les parlementaires nationaux et européens sont
sources d’insatisfaction chronique. « La Cosac (nom
d’une des instances de coopération, ndlr) ne
fonctionne pas », lâche-t-on dans un groupe
politique à l’Assemblée nationale. Elle ressemble
plus à un « colloque
universitaire », qu’à une assemblée
délibérante, ironise l’eurodéputé
socialiste Liêm Hoang Ngoc.
Dans leur rapport, les sages s’en tiennent surtout à
un toilettage des conférences interparlementaires. Les
assemblées nationales des « plus grands Etats »
de l’eurozone « désigneraient une dizaine de
représentants. Les « plus petits »
en nommeraient « quatre ou cinq ». « Le
Parlement européen y serait représenté par une
délégation », proposent-ils. Mais leur
rôle se cantonne au droit
d’être « informés » et
de faire « le point sur le fonctionnement de la
zone euro ».
Si l’on se dote d’un budget propre aux pays dotés
de la monnaie unique, « il faudra bien qu’il soit
contrôlé par une instance qui respecte les instances
communautaires », observe Liêm Hoang Ngoc,
inquiet de voir son institution muer en un « parlement
du marché intérieur », pendant
que les députés nationaux ne se saisissent pas des
nouvelles procédures de surveillance économiques
déclenchées par le semestre européen.
Confusion
des responsabilités
Les élus du parlement de Strasbourg se montrent
d’ailleurs très diserts sur ces enjeux et aimeraient
volontiers contrebalancer le diagnostic économique de
la Commission, en commençant par ses examens annuels
de croissance.
« Ce document est extrêmement controversé
et le mode de calcul du déficit structurel mérite
d’être débattu », poursuit
l’eurodéputé socialiste.
A l’Elysée, où le rapport de Boissieu est jugé
« intéressant », on estime qu’il
est temps de mettre fin à la « confusion générale
des responsabilités » en Europe, où
certains « Parlements nationaux bloquent »
l’intégration de la zone euro, pendant que le Parlement
européen veut « intervenir dans
les recommandations-pays ».
A moins que ce dernier ne pallie le manque d’intérêt
de certaines Chambres basses. Au Palais Bourbon, on peine à
identifier les députés volontaires pour assister à
la prochaine réunion interparlementaire des 16 et 17
octobre à Vilnius, pourtant consacrée à la
gouvernance économique.
Les élus de la commission des Finances ont bien été
sollicités, indique une source à l’Assemblée,
mais ils préfèrent rester à Paris, théâtre
du débat sur le projet de loi budgétaire, qui les
tient davantage en haleine.
Marie Herbet
Une Union européenne
en crise.........Jacques
ATTALI
...........Dans
cet univers plein de vitalité, l’Europe semble condamnée
à survivre de plus en plus péniblement. Victime
collatérale de la crise de l'endettement déclenchée
en 2007 aux États-Unis, elle n'a pas su trouver de solution ni
politique ni économique autre que l'augmentation de ses dettes
publiques, en attendant une croissance mondiale hypothétique
dont elle ne se prépare guère à bénéficier.
Plus de 27 millions d'Européens sont au
chômage dont 14 millio,ns de jeunes de 15 à 29 ans, soit
15% de la population de cet âge à la recherche d'un
emploi. Le ratio dette-PIB de la zone euro est de 92,8%en 2012 ;
ol est de 158,5% en Grêce, de 127% en Italie, de 123,6%au
Portugal, de 90,3% en France, de 82% en Allemagne. Le FMI prévoit
une récession de la zone euro en 2013 et un très faible
retour à la croissance en 2014. La concurrence des pays
voisins et lointains annonce une érosion si ce n'est, dans l
prochaine décennie, un effondrement- du niveau de vie en
Europe : à l'avenir, un Européen de l'Ouest, pas
mieux formé qu'un Chinois ou même qu'un Roumain,
pourrait n'être pas mieux rémunéré qu'eux,
comme le sont déjà aujourd'hui certains Allemands, dont
le salaire n'est plus que de 4 euros de l'heure.
.........Enfin
la gouvernance de l'Union européenne peut rester longtemps
encore erratique, avec une Commission bureaucratiquement toute
puissante, mais sans réel pouvoir, un Parlement européen
impuissant et une zone euro faible et désunie, ne comptant
pour sa survie que sur l'indulgence de la banque centrale. Celle-ci,
en intervenant massivement en décembre 2011, a sauvé
l'euro, en donnant aux politiques le temps pour mettre les
institutions nécessaires qu'ils n'ont toujours pas osé
créer. Pour autant, depuis le début de l'année
2013, les marchés privilégient la croissance, laissent
les déficits croître sans peser sur les taux d’intérêt.
Les dettes augmentent ; Les banques se fragilisent. Nul n'ose
franchir le saut fédéral ni remettre en cause
l'existence de l'euro.
Contre
la fausse image d'une Europe bloquée et incapable de préparer
l'avenir
Causes du scepticisme. Le
chantier des réalisations européennes n'a jamais été
aussi actif ; les institutions sont débordées par le
nombre de textes, projets et documents dont elles sont saisies et
qui deviendront en partie législation communautaire. Mais les
opinions publiques peuvent difficilement s'en rendre compte, pour
deux raisons: les décisions prises ont besoin
de temps pour devenir opérationnelles ; il
s'agit souvent de textes techniques dont il n'est pas aisé
d'évaluer la signification et la portée. Le résultat
est que l'approfondissement en cours de la construction européenne
n'est pas évident pour tous, d'autant plus que les attitudes
des forces politiques sont parfois contradictoires: ce qui plaît
à l'une ne plaît pas nécessairement à
l'autre, mais heureusement le Parlement européen accueille
toutes les tendances. S'y ajoute, dans quelques États
membres, la tentation, déjà dénoncée par
cette rubrique, d'attribuer à l'UE la responsabilité
des échecs nationaux.
Le résultat de cet ensemble d'éléments
est l'euroscepticisme galopant, alors qu'en même temps l'UE
est entourée de pays et de peuples qui frappent à sa
porte ou qui recherchent avec elle des liens aussi étroits
que possible. J'estime donc encore utile de regrouper, à
titre d'exemple, l'activité de l'UE sur un seul jour récent,
en prenant ici comme base l'un de nos bulletins de cette «
petite » semaine, le n° 10841 que j'ai sous les yeux.
Banques sous contrôle. La
première nouvelle de ce bulletin concerne le contrôle
de l'activité des banques, c'est-à-dire le projet de
directive proposé par la Commission européenne pour
renforcer la transparence de l'information sur l'activité
bancaire. La Commission souligne l'opacité,
dont le résultat est que 60 millions d'Européens n'on
pas de compte bancaire, alors qu'au moins 25 millions le souhaitent.
Le nouveau projet couvre la transparence de l'activité
bancaire, la mobilité des clients, etc. La Commission
continue à exiger la transparence, car les banques sont en
grande partie responsables de cette opacité de l'activité
financière et de l'évasion fiscale. Application des
nouvelles règles: en2015. On comprend
que, au-delà des personnes impliquées et des
spécialistes, l'écho de cette initiative soit très
limité pour l'opinion publique.
La nouvelle suivante concerne l'annonce, par le commissaire
européen Algirdas Semeta, que la Commission proposera
que l'échange automatique d'informations
fiscales soit étendu à de nouvelles
catégories d'opérations financières. Le
commissaire estime que la situation politique a évolué
et permet d'intensifier la lutte contre l'évasion fiscale. À
quand cette initiative ? D'ici quelques mois.
Sauvegarder la relance. Le Portugal a
annoncé de nouvelles mesures d'austérité, afin
de respecter les conditions pour rester dans l'euro, mais en évitant
l'augmentation des impôts, pour ne pas compromettre les
perspectives de relance de l'économie, de l'emploi et des
investissements Quant à la Grèce,
le FMI a parlé de progrès dans l'ajustement
budgétaire, mais a souligné aussi les lacunes dans la
lutte contre l'évasion fiscale et la poussée du
chômage dans le secteur privé, alors que le secteur
public comporte encore un excès d'effectifs à cause «
d'un tabou contre les licenciements » ; en outre, la
dette publique demeure trop élevée. Les résultats
y sont donc encore douteux.
Autres domaines. Les annonces concernant l'action
dans d'autres domaines sont tout aussi significatives:
Normes de santé et de sécurité
concernant l'alimentation. La
Commission a proposé un paquet de mesures pour rassurer aussi
bien les consommateurs que les producteurs, après les
scandales connus comme celui de la viande de cheval vendue pour de
la viande bovine. La santé animale et celle des végétaux,
les contrôles, la reproduction, tout est couvert, et l'on sait
à quel point les citoyens y sont intéressés.
Mais le paquet législatif dans son ensemble ne pourrait
entrer en vigueur qu'en 2016.
Environnement. Le
document de la Commission décrit une stratégie
pour protéger et améliorer le capital
naturel de l'Europe, stratégie qui
couvre les instruments politiques, l'information, l'innovation et
l'accès au financement ; il annonce en outre une évaluation
des coûts et des avantages économiques et sociaux du
programme.
Énergie. Une
politique européenne de l'énergie, on le sait,
n'existe pas ; mais les chefs d'État et de gouvernement
(Conseil européen) en discuteront à la fin du mois et
les entrepreneurs (BusinessEurope) s'agitent. En même temps,
l'Ukraine aspire à devenir, grâce à sa position
géographique entre l'UE et la Russie, une plateforme
énergétique pour l'Europe. Les négociations
UE/Ukraine/Russie ont commencé.
Densité de projets et
initiatives. Les points cités
prouvent à quel point l'UE, loin de l'image d'inertie trop
souvent transmise aux opinions publiques, est engagée dans
des initiatives et réalisations qui
modifieront le continent. Certains délais sont
nécessaires, mais la densité des projets et
desperspectives est là..................................
...
-
..............
..............
Le
rêve
européen....d'un
conclave.
!
....................................
La
date du Conseil pour désigner le
Président
de l'Union européenne,
dès
qu'elle fût connue, provoqua un intérêt
considérable, et cela dans tous les États
de l'Union.
,,,,,,,,,,,,,,,,,,,Les
populations prirent la mesure du rôle central du
Président du
Conseil, devenu,aussi,celui de la Commission,
garant de la collégialité
et porte voix de
tous les Européens.
,,,,,,,,,,,,,,,,,,,L'élection
devenait un événement majeur, protocole
impose, similaire, dans la procédure au conclave
romain ; Personne ne doutait que le
meilleur d'entre eux sortirait des urnes,
pas plus que sa position donnerait force à
toutes les interventions diplomatiques européennes.
,,,,,,,,,,,,,,,,,,,Dans
le même temps et tout au long de la mandature,
une intense activité
serait consacrée à réunir, les voix
nécessaires pour constituer des majorités,
pour les
uns, des minorités
de blocage pour
les autres, au Conseil
puis au Parlement,
en lieu et place de la règle de l'unanimité,
si toxique.
,,,,,,,,,,,,,,,,,,
La
société civile et les forces vives prirent
un intérêt
renouvelé au vote des députés
européens.
Dans le cadre de la Codécision, la Commission
continuait à proposer des lois,
encore appelées directives,
mais soumises au Conseil et au Parlement dans la plus
grande transparence
démocratique.
,,,,,,,,,,,,,,,,,,,De
Vienne à Madrid, de Dublin à Athènes,
les pétitions
d'initiatives populaires se
multipliaient pour renforcer la parole
populaire, dans
le cadre
communautaire le
plus large.
,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,
C'est
ainsi que parmi les 500 millions d'Européens,
aucun n'ignorait notre maison
commune. ...............
..................
|
....« L'Europe
n'est plus qu'une Nation composée de plusieurs »
Montesquieu
|
|
Haut fonctionnaire, professeur à l’Université
Paris-Dauphine
L'euroscepticisme
croissant des élites françaises
Lundi 10 décembre
2012, la
remise à l'Union européenne du prix Nobel de la
paix a donné lieu à une pluie de commentaires
acides sur le caractère injustifié -voire immérité-
de l'attribution de cet honneur à l'organisation
européenne.
Nombreux sont ceux qui, dans le monde politique et
intellectuel français, ont souligné combien il
était contestable de couronner une institution fragile et
critiquable, pour, pêle-mêle, dénoncer son
incapacité à
résoudre la crise de la zone euro, ses difficultés
à peser sur la crise moyen-orientale ou sa naïveté
vis-à-vis
des révolutions arabes.
La méprise
française
Une méprise, très répandue dans les
élites françaises, sur la nature du projet européen
est sans doute à l'origine de cette attitude.
Cette méprise tire son origine de la concomitance, à
la fin des années cinquante, entre le lancement de
l'aventure européenne et la fin de "l'épopée"
coloniale française. La quasi-totalité de la classe
politique française de l'époque (le MRP, la SFIO ou
les Gaullistes) s'est accordée sur un tour de passe-passe
idéologique substituant le champ européen à
l'empire colonial comme terrain de projection de la "grandeur
française".
Une des limites de ce "storytelling"
implicite est qu'il interdit tout transfert, réel et
assumé, de souveraineté de la France en faveur de
l'Union européenne. Le syndrome de l'ancienne puissance
coloniale rend inconcevable une telle diminutio capitis:
qui a déjà vu une puissance coloniale se dépouiller
au profit de ses possessions coloniales?
Ne pas "défaire"...
A ce propos, il est très intéressant de relever
qu'à près de cinquante années d'écart,
deux dirigeants politiques français de sensibilité
différente, s'exprimèrent dans des termes presque
identiques sur les relations entre la France et l'Union
européenne. En 1953, Georges
Bidault, démocrate-chrétien, parle de "faire
l'Europe sans défaire la France". En
2001, Lionel Jospin ne dit rien d'autre:
"Je ne sépare pas la France de l'Europe.
Je désire l'Europe mais je reste attaché à
ma nation. Faire l'Europe sans défaire la France: tel est
mon choix politique".
N'est-ce pas là la preuve que, pour la classe politique
française, l'Union européenne ne peut être
qu'une "France en plus grand" d'un point de vue
institutionnel?
Or, la
crise de la zone euro et l'exigence de gouvernance économique
partagée qu'elle impose, menacent de délitement
cette vision commune au monde politique français d'une
construction européenne "contenue" aux
frontières de la France, de cette illusion qu'il pourrait
exister une Europe sans transfert de souveraineté de sa
part.
Quelle souveraineté nationale?
Tragique conséquence de cette pression européenne,
l'euroscepticisme risque de quitter les franges de l'espace
politique pour devenir la nouvelle lingua franca de
l'ensemble de l'élite intellectuelle et politique
française.
L'installation de l'euroscepticisme au cœur de la vision
française de l'Europe ne conduira pas à la fin de
la construction européenne. En revanche, elle pourrait
marginaliser la France dans le concert européen. Il est
urgent -face aux possibilités qui s'annoncent en matière
de fédéralisation de la zone euro- de réfléchir
à une conception de la souveraineté nationale enfin
dégagée de l'héritage d'une historiographie
révolutionnaire encore très présente dans
l'inconscient collectif français.
Le débat doit être lancé sur la nécessité
de partager notre souveraineté nationale afin de lui
conserver un contenu réel. Qui doute de ce que l'avenir de
notre souveraineté nationale se jouera, en partie, aux
travers des résultats des élections italiennes de
début 2013 et allemandes de fin 2013?
Le centenaire de la Grande Guerre
Dix-huit mois nous séparent d'ici aux élections
européennes de juin 2014. Nous commémorerons alors
le centième anniversaire du déclenchement de la
Première guerre mondiale. Ce sera là l'occasion de
reprendre le chemin du projet, de refonder l'aventure européenne
dans un cadre clairement fédéral et démocratique.
Une belle manière de prouver que l'Union vit son projet
politique et mérite
bel et bien son prix Nobel de la paix.
L’Europe-Espérance
L’attribution du Prix Nobel de la Paix à
l’Union européenne sort de l’ordinaire. Ce n’est
pas un « militant » qui est récompensé
mais une Institution et, qui plus est, une Institution actuellement
trop souvent ciblée comme bouc émissaire de nos
difficultés. Au point même que des Grecs qui vivent de
vraies souffrances considèrent que rapprocher aujourd’hui
les mots Europe et paix relève de la provocation…
Par son caractère extraordinaire, précisément,
ce choix devrait plutôt nous provoquer à remettre
beaucoup d’idées à l’endroit et à
placer face à leurs responsabilités ceux qui dénigrent
la construction européenne au bénéfice
d’intérêts politiciens. C’est le moment de
redire que ni l’euro, ni l’Europe ne sont à
l’origine des dettes des Etats, l’Union européenne
étant plutôt à la manœuvre pour accompagner
les nécessaires redressements, circonscrire les incendies et
empêcher leurs retours. Mais au-delà des mises au point
qui s’imposent, ce choix ne nous conduit-il pas, bien plus
profondément, à retrouver le caractère, lui-même
hors normes, d’une construction européenne qui devrait
continuer à nous émerveiller ?
Parmi les commentaires qui se multiplient, il fallait
s’attendre à voir les détracteurs de l’Europe
oser saisir cette occasion pour développer à nouveau
leurs arguments même si ceux-ci n’ont aucun rapport avec
la question de la paix. De son côté, le chœur de
ceux qui se réjouissent de l’évènement
souligne qu’après avoir été pendant des
siècles le théâtre des plus horribles
déchainements de violence, l’Europe est désormais
un modèle de concorde intérieure et contribue à
réduire les conflits extérieurs. Et c’est très
bien !
Mais, appelés à revenir à
l’ « essentiel », allons plus loin
encore. L’Europe n’est pas simplement un « instrument »
de paix, aussi précieux soit-il… Elle est
« essentiellement » paix. !
La finalité de la construction européenne
est, en effet, le service de « valeurs » qui
nous dépassent, d’abord la paix qui était la plus
immédiatement réclamée au lendemain de la
dernière guerre mondiale, mais aussi, avec elle, toutes les
libertés qui sont au cœur de la Convention européenne
des Droits de l’Homme.
L’intuition de Jean Monnet et Robert Schuman
reposait sur l’idée très forte que « pour
construire une paix durable, il faut apprendre aux hommes à
travailler ensemble », dans le même esprit où,
« pour que son sillon soit droit, le laboureur oriente sa
charrue vers une étoile ». L’économie
et la gestion du quotidien, le Marché unique et l’Euro
sont tendus vers la paix, comme la charrue vers l’étoile !
Vaclav Havel, le grand dramaturge tchèque qui
connut les prisons soviétiques avant de présider aux
destinées de son pays redevenu libre, aimait répéter
que l’Europe a un tel palmarès en matière de
totalitarismes et de barbarie, de guerres et d’horreurs qu’elle
n’a aucune leçon à donner au monde, mais qu’elle
doit simplement diffuser un message d’Espérance :
on peut revenir du pire….
Dans son principe quasi-transcendant, la construction
de l’Union européenne est, par elle-même, ce
message d’Espérance, ce message qu’attend notre
monde assoiffé de paix et de libertés. C’est
l’Europe-Espérance que le prix Nobel consacre de manière
extraordinaire ! Et puisque l’Europe c’est nous, ce
faisant, il remet chacun d’entre nous devant sa responsabilité
face à la construction européenne.
Denis Badré
Maire de Ville d’Avray
Membre honoraire du Sénat
.
..................La
tradition fédéraliste ne revient pas à ce que
« l'économie
se fédéralise, mais pas la politique »
...................................................................................................................
Bernard
Guetta.
LETTRE
DE PIERRE BROUILLAUD
Dans
son numéro 1-2 de l’année 2012 la revue italienne
IL FEDERALISTA* s’interroge sur LE MOMENT DU TRANSFERT DES
SOUVERAINTÉS NATIONALES.
Elle
rappelle un élément que les Français ne voient
pas ou refusent de voir clairement : « L’Allemagne
a fait un saut qualitatif en prenant conscience du fait que les
instruments qui sont nécessaires à l’Europe pour
sortir de la crise sont moins financiers et économiques que
politiques et institutionnels ; même si, pour le moment,
Berlin est seul à défendre cette position et n’a
pas encore formulé de propositions concrètes, même
s’il lui reste à s’assurer le consensus des ses
partenaires européens et à définir les solutions
institutionnelles adéquates. »
La
revue souligne que la prise de conscience de l’Allemagne, sous
la pression de la crise, a été extrêmement
rapide.
Elle
poursuit : « En fait, la méthode
intergouvernementale par laquelle on a cherché jusqu’ici
à remédier aux faiblesses structurelles de la méthode
communautaire conduit à son tour - inévitablement –
dans une nouvelle impasse. »
L’Europe
actuelle n’a aucune crédibilité politique :
elle n’est pas en mesure de concevoir et d’ouvrir un
nouveau cycle indispensable de développement – c’est
impossible aujourd’hui avec des instruments qui restent
exclusivement nationaux.
« Il
faudra une véritable révolution copernicienne qui
prouve que l’Europe ne survivra que SI ET SEULEMENT SI ELLE
DEVIENT UN ETAT. »
Comme
l’a dit Draghi : « Les pays de la zone euro
doivent définir, ensemble, et de manière irréversible,
leur vision de la construction politique et économique qui
sera à la base de la monnaie unique. »
IL
FEDERALISTA en déduit que les interventions des institutions
communautaires ne sont pas d’une grande utilité. Tout le
travail de la Commission et du Parlement européen, lesquels
sont pourtant contraints de faire des propositions qui engagent
exclusivement la zone euro, vise en fait à conserver la
méthode et le cadre communautaires. Elles répondent
toujours à l’idée de maintenir la zone euro comme
sous-ensemble à l’intérieur de l’Union,
régulée au moyen de mesures ad hoc, mais contrôlée
par les institutions des Vingt-sept. Elle ne prévoit pas de
transfert de souveraineté.
Un haut niveau de vie, peu
d'obligations et beaucoup de droits, une attitude compassionnelle
mais distancée par rapport aux malheurs du monde : voilà
l'éthique des Européens. C'est inquiétant, car
dans la dure bagarre multipolaire qui s'annonce, si l'Europe ne
devient pas une puissance, elle est condamnée au protectorat.
André VEDRINE
..................................................L'Europe
libre-service de
M.Hollande.
Nous
connaissons le « pragmatisme » de Londres à
l'égard de l'Union européenne que David Lidington,
Ministre des Affaires étrangères exprime de façon
non ambiguë : « Il ne fait aucun doute qu'il
est dans l’intérêt du Royaume-uni d'être
membre à part entière de l'Union européenne ;
L'U.E. Nous donne accès à un marché d'un
demi-milliard de consommateurs, à l'intérieur duquel
nous pouvons faire nos affaires, nous déplacer et travailler
en toute liberté »
Il
est plus surprenant d'entendre François Hollande lui
répondre : « Nous
devons concevoir l'Europe, chacun à son rythme, chacun prenant
ce qu'il veut de l'Union »
Le
demi-milliard de consommateurs de M. Cameron qui remplit son caddie
dans le super-marché de l'Union, à la mode du Président
français, condamne l'idée et l'idéal européen,
celui de Jacques Delors, par exemple, qui prône des États
pilotes et les coopérations
avancées.
Toute
idée de contrat, de solidarités, d'obligations
réciproques qu'implique la monnaie unique, toute vision
politique et géo-politique de la construction européenne ,
depuis cinquante ans, se résument pour le Président, à
choisir, « la petite chose qui vous
fait du bien », chacun prenant de qu'il veut de
l'Union ».
C'est
pourtant la crise qui a fait apparaître les failles de la
construction européenne pour ceux qui refusent de
s'engager, ensemble, pour le meilleur...et pour le pire.
"Les eurobonds ne
peuvent fonctionner qu'avec un partage des souverainetés
nationales"
La mise en œuvre d’eurobonds s’affirme
comme une des solutions prioritaires à la sortie de crise que
traverse la zone euro depuis le second semestre 2009. Mais ce projet
peut-il se réaliser à cadre institutionnel inchangé
http://www.atlantico.fr/decryptage/eurobonds-souverainetes-nationales-jean-luc-sauron-371374.html
Pour beaucoup, la mutualisation de la dette des États
européens par le biais de l’émission
d’euro-obligations entraînera une diminution du taux
des intérêts demandés, par les marchés
financiers, à ces mêmes États. Par
ce mécanisme, le taux d’intérêt ne
serait plus calculé en fonction de la situation économique
d’un État demandeur en particulier, mais en relation
avec celle de la collectivité d’États
constituée pour l’émission
d’obligations.
Cette
opération devrait permettre de diminuer le taux exigé
des États en difficulté... mais aussi d’augmenter
celui des États inspirant aujourd’hui la confiance
aux marchés (cette semaine, l’Allemagne se fait
prêter à... 0%). Il ne
s’agit pourtant que d’un pari
: rien ni personne ne peut garantir que le taux de ces
euro-obligations serait durablement bas. Cette incertitude sur le
moyen terme résulte de ce que le système envisagé
ne découple pas suffisamment lesdites euro-obligations de
l’état réel des économies européennes
sur lesquelles elles s’appuient.
La seule manière d’éviter ce risque
d’augmentation du taux des euro-obligations serait de
déconnecter ces dernières d’une économie
européenne particulière. Comment y arriver ?
La voie la plus simple, pour constituer une assise financière
garantissant les prêteurs, serait d’asseoir lesdites
euro-obligations sur un budget européen plus «
conséquent » que l’existant.
Ce dernier représente aujourd’hui à peine
1,03% du PIB de l’UE soit environ 140 milliards d’euros
(l’équivalent du budget de la Suède, pays de
9 millions d’habitants).
Pour obtenir ce budget conséquent, il faut
impérativement sortir de la logique d’un budget de
l’UE alimenté principalement par des États
membres, eux-mêmes en difficultés financières
et budgétaires. La seule
solution serait de doter l’Union européenne d’impôts
qui la financeraient directement et qui se substitueraient aux
contributions nationales (86% actuellement des recettes).
Des propositions sont sur la table : taxe sur les
transactions financières, TVA européenne, taxe sur
les communications téléphoniques, taxe sur les
voyages aériens trans-européens, etc. Ils
permettraient de dégager des montants chiffrés en
plusieurs centaines de milliards d’euros.
Notons alors une première
difficulté : qui serait légitime à décider
de l’usage de ces fonds considérables ?
L’actuelle Commission européenne, élue
au second degré par un Parlement européen qui
connaît une faible représentativité (élu
par 43% des électeurs européens) et que la Cour de
Karlsruhe considère comme d’autant peu démocratique
que la répartition des élus par États
membres avantage les petits États par rapport aux grands
(dont l’Allemagne…) ? Certainement pas. Sur ce
premier point, Wolfgang Schäuble, le ministre allemand de
l’économie et des finances a suggéré
récemment (le 17 mai dernier) de faire élire par
les Européens, au suffrage universel direct, le Président
de la Commission européenne. Il s’agit d’une
des voies possibles vers l’Union politique, il en existe
d’autres.
Les Européens ne pourront pas avancer sur l’un
des dossiers (les euro-obligations) sans le faire également
sur l’autre (l’Union politique). Cette double
exigence est-elle gérable sur le court terme de la crise ?
Seconde difficulté :
après s’être mis d’accord pour moins
s’endetter par le biais des euro-obligations, il est
crucial de diminuer drastiquement, mais en se donnant le temps
pour ne pas tuer le malade en le soignant,
l’endettement des États membres. C’est l’objet
de l’ensemble des mesures adoptées (Six Pack,
mécanisme européen de stabilité, Pacte
budgétaire) ou en cours d’adoption (le Two Pack).
Mais ce train de réformes bouleverse le fonctionnement
démocratique des États européens tel qu’il
s’est construit depuis le XIXe siècle.
Dénationalisant la conduite des politiques budgétaires,
il organise une gestion et une surveillance partagées des
choix budgétaires et fiscaux autrefois sous la maîtrise
des seuls représentants nationaux.
Une majorité de citoyens européens y sont
favorables comme l’atteste une toute récente enquête
d’eurobaromètre. Mais l’organisation des
pouvoirs dans chacun des États membres doit être
revue à l’aune de ce bouleversement. Sans quoi, la
nécessité même des élections
nationales sera mis en cause : à quoi bon voter pour des
parlementaires nationaux dont le rôle se réduira à
approuver, sans pouvoir les changer, les choix faits
collectivement à Bruxelles par les Exécutifs
nationaux ? Penser que le principe du consentement à
l’impôt pourrait être vidé de sa portée
sans emporter des conséquences sur les vies politiques
nationales est bien irresponsable !
La question des euro-obligations ne pourra être réglée
que par un partage profond et transparent des souverainetés
nationales. Cet exercice conjoint des souverainetés des
États membres de l’Union européenne ne pourra
faire l’économie d’une refondation politique
du processus décisionnel tant européen que
national. La vraie divergence
franco-allemande se situe là : la France est-elle
favorable à une Europe politique de nature fédérale,
qui constitue un bouleversement de la mythologie politique
nationale issue de la Révolution de 1789 ?
. « Les
européens s'endorment sur des lauriers fanés »
Vaira
Vike-freiberga ancienne
présidente de Lettonie.
Moraliser
le capitalisme : une idée
européenne.
La
faculté de s'enrichir est un droit et une valeur fondamentale
fondée sur la capacité de l'argent, et du profit,
d’entraîner la machine économique.
Mais
les excès naturels de la richesse et des riches provoquent les
crises et les injustices : Consommer à l'infini, à
l'image des milliardaires russes, américains ou chinois, n'est
pas accepté par la société
européenne.
Par
contre, trop d'impôt et un excès de redistribution
bloquent la talent et l'initiative, au détriment du plus grand
nombre.
Investir
dans les secteurs productifs de son choix (*) pour échapper à
l'impôt quand il est confiscatoire et contre-productif, c'est
moraliser le profit, et redistribuer les richesses par le travail
pour tous.
Le
modèle
européen
n'a pas
fini de s'inventer.
· Participations
au capital des P.M.I. , obligations, fonds d'investissements, fonds
structurels.
Guerre
et Paix
.....L'Europe
ne se fait pas dans le vide, mais au sein d'une économie
mondiale en voie de hiérarchisation des puissances. Ce
diagnostic est probablement le nœud central indispensable de
l'opposition entre ceux qui veulent une Europe structurée pour
qu'elle s'impose face aux autres grandes puissances mondiales et ceux
qui souhaitent une Europe déstructurée, zone de
libre-échange ouverte à toutes les ambitions.
.....Ne
rien comprendre au monde est une chose. Théoriser son
impuissance en politique fondatrice de l'avenir est terrifiant ! Un
multilatéralisme qui ignore les stratégies de puissance
des États contemporains est une farce tragique.
.....Si
le monde reste soumis à une logique de puissance, quel est le
sens d'une politique qui organise l'impuissance ? En quoi cette
politique d'impuissance est-elle juste ou morale surtout dans un
monde dont le processus de globalisation apparaît comme un
mécanisme de hiérarchisation des puissance.
..........Christian
Saint Etienne ,.après
la déclaration du Directeur de l'institut de sécurité
de l'union européenne :....«
L' Union a pour fondement le rejet de la politique de puissance (!) :
« Ce
fondement est le garant de sa survie. Si intérêt vital
il y a, il consiste à préserver l'Union et avec elle
son ambition de promouvoir le multilatéralisme à
l'échelle de la planète. »
Qui commande Madame
Ashton ?
... Comment
Madame Catherine Ashtom peut' elle devenir la représentante
des affaires étrangères, sans que personne, c'est à
dire tout le monde, n'ait fixé un but, un horizon, des
objectifs politiques à sa mission ?
La
Commission n'est pas compétente dans ce domaine et le Conseil
est assujetti à l''unanimité » pour la
politique étrangère de l'Union.
Mission impossible ou
fonction fantôme ?
..
C'est
d'autant plus difficile que les responsables nationaux, dans cette
affaire, se servent régulièrement de la tribune
communautaire, notamment lors des sommets, pour « exister »
médiatiquement : s'opposer pour s'affirmer sur la scène
internationale et dans leurs propres pays.
...Ces
postures politiciennes, incontournables, sacrifient, à leurs
profits le poids et l'influence que l'Europe toute entière
pourrait avoir dans le monde.
...Le
Traité de Lisbonne a pourtant désigné Catherine
Ashton pour conduire la diplomatie de l'union européenne...alors,
il serait utile et nécessaire de considérer qu'un
nombre significatif
d'États, qui
partagent, successivement,
sur le même dossier, les même certitudes, représentant,
de fait,
une majorité qualifiée alternative,
par rotation,
soient légitimes
pour donner à l'Europe, une voix, un message , une autorité.
...Aux
autres d'accepter un droit de retrait souverain et reconnu
!
................
-
9 mai 2011 : à l'Université
Humboldt à Berlin :
|
|
|
....Extrait du discours prononcé par
Michel Barnier
Nous
avons besoin des nations pour réconcilier les citoyens
avec le projet européen. Nous
avons besoin des Nations pour combattre le nationalisme. Et,
dans le même temps, nous avons besoin de l'Europe pour
maîtriser,humaniser, en un mot, réussir la
mondialisation.
La
nouvelle Europe doit être une véritable "Fédération
des Etats nations"9.
Il lui faudra un visage et une voix forte. Il
faudra un jour un Président ou une Présidente de
l'Union européenne qui
cumulera la mission de présider
le Conseil européen et la fonction d'animer le collège
des commissaires où
se forgent utilement, je peux en témoigner, les
propositions et les impulsions les plus proches de l'intérêt
commun.
Les
rédacteurs du Traité de Lisbonne ont pris soin de
ne pas interdire cette avancée majeure et symbolique.
Cette personnalité présidente de l'Union
européenne, proposée par les chefs d'Etats et de
gouvernement, pourrait être investie par un congrès
réunissant le Parlement européen et les
représentants des Parlements nationaux.
Un jour plus lointain, elle pourrait obtenir la confiance
directe des peuples.
Dans
cette nouvelle dynamique, le Parlement européen, élu
par ces peuples,
verra sa légitimité renforcée.
|
............
.
.....................................................................................
.................................................................................
.... Le
monde après
la crise.
............ Désormais,
des pays comme la Chine et l'Inde trouveront un terrain commun pour
refuser les prétentions occidentales en matière
d'émission de gaz à effets de serre . Il refuseront
toute règle contraignante, tout en investissant massivement
dans les technologies vertes, trouvant ainsi de nouveaux relais de
croissance par rapport à un occident désargenté,
incapable de suivre le mouvement.
........... Pendant
la phase aiguë de la crise, une forme de gouvernance mondiale
s'était manifestée avec éclat et efficacité
dans le cadre du G 20. Le défi immédiat était
alors vécu de façon similaire par l'ensemble des pays
industrialisés ou émergents. Ces temps-là sont
passés : La France présidera un G 20 dans lequel les
intérêts économiques sont vécus comme
étant largement divergents entre les pays émergents
sortant renforces de la crise et des États industrialisés
affaiblis. Cette tendance se traduit désormais aussi en termes
stratégiques?
...............................................................................................................................................................................................................
François
Heisbourg
.....................................................................................................
.....De
crises
en crises ...
...................Prise
dans la tourmente de ce nouvel âge de la mondialisation, la
zone euro est donc particulièrement fragilisée :
Elle
ne pourra compter éternellement sur une stimulation
artificielle de la demande ( avant la crise par le crédit ,
après la crise, par les déficits publics )
Elle
souffrira de plus en plus de la désindustrialisation déjà
amorcée avant la crise et qui s'est sensiblement accelérée
depuis 2008.
Elle
devra absorber la hausse du prix
des matières premières jusque-là largement
spéculative mais bientôt structurelle avec
l'augmentation de la demande des pays émergents.
Elle
paiera au prix fort son incapacité chronique à créer
des emplois dans les « nouveaux secteurs » (
nouvelles technologies, environnement) pour compenser les emplois
perdus pendant la crise.
Elle
est enfin la « victime » collatérale
toute désignée d'un affrontement Chine-Etats-Unis sur
les taux de change et sur les échanges commerciaux.
....Patrick
ARTUS
www.editionsladecouverte.fr
;;;;;;;;;;;;;;;;...LE
FUTUR DE L’EUROPE
..;;;;;;;;;;;.A-T-IL
ENCORE UN AVENIR ?
Perçue comme l’un des instruments utilisés
par les classes dirigeantes pour neutraliser le suffrage universel ,
l’Europe est fatiguée de n’être qu’une
éternelle promesse .
Ce sentiment découle , en partie , de la dissociation
entre une société qui n’a pas changé
d’échelle et une économie qui hésite entre
échelle européenne et mondiale .
Certes , la démocratie planétaire est une utopie
, mais pourquoi , puisqu’il existe un espace économique
européen bien intégré , ne pas élever la
démocratie à son niveau ?
Avec la paix , la réconciliation franco-allemande , puis
l’élargissement , l’Europe représente le
grand dessein du XX è siècle . Elle est porteuse
d’espoirs pour le siècle qui s’ouvre .
Le futur de l’Europe a-t-il encore un avenir ?
Certainement , si des élites politiques responsables
s’efforcent de faire coïncider espaces économique
et politique . Si des élites politiques prennent leurs
responsabilités plutôt que de faire , avec des années
de retard , des discours impuissants et ringards sur les méfaits
de l’euro , de la BCE , ou sur les clivages stériles
entre grands et petits pays .
L’Europe pourrait être bien autre chose qu’un
simple espace économique .
Entre le déclin des Etats-Unis et l’arrivée
à maturité de la Chine , l’Europe représente
pour longtemps encore , une référence , un espoir pour
les peuples attachés à la paix et au respect des droits
de l’Homme .
Dans un contexte international incertain , une Europe forte ,
écoutée et respectée dans le monde est
nécessaire à l’émergence d’un monde
plus solidaire et plus équilibré .
Certes , l’Europe politique appartient encore au domaine
des vérités prématurées .
Pour autant , les nations européennes , si elles veulent
échapper à la vassalisation n’ont pas d’autres
choix que de former ensemble une fédération fondée
sur les mêmes valeurs .
Le futur de l’Europe a encore un avenir .
.................................................................................................Jacques
VUILLEMIN
DISCOURS DE VACLAV
HAVEL AU PARLEMENT EUROPEEN ( rappel )
Je
pense que l’UE devrait donner une plus grande et plus évidente
place aux choses qui revêtent vraiment de l’importance ,
à savoir ses fondations spirituelles et ses valeurs . Après
tout, nous sommes en présence d’une tentative sans
précédent
de
construction d’une grande et originale communauté
supranationale sur la base du respect des libertés humaines et
de la dignité de l’Homme , sur l’édification
d’une véritable ,et non simplement ostensible ou
formelle , démocratie confiante dans le sens commun,
l’honnêteté , et la force du dialogue équitable
dans la communauté et à l’extérieur .
Basée également , naturellement , sur le respect des
nations particulières , de leurs traditions et réussites
, des territoires qu’elles peuplent ,de leurs demeures et du
paysage qui les entoure . Et aussi , bien sûr , sur le respect
des droits de l’Homme et de la solidarité humaine.
La
riche histoire spirituelle et culturelle de l’Europe –
mêlant des apports de l’Antiquité , du Judaïsme
, de l’Islam , de la Renaissance et des Lumières –
a crée un ensemble de valeurs incontestables, auquel l’Union
Européenne rend des hommages peu sincères et qui est
souvent considéré comme un bel emballage pour les
choses qui comptent vraiment. Mais ces valeurs ne sont-elles pas ce
qui compte vraiment et donne la direction à tout le reste ?
Je
ne prêche pas la révolution ou toute solution radicale
ici. Je plaide simplement pour une réflexion plus profonde sur
les fondations mêmes de l’unification européenne,une
culture plus énergique de notre « europanéité
« et un rapport organisé avec l’ordre moral
qui va au-delà du monde de nos avantages immédiats ou
d’un monde basé sur la seule prospérité et
n’allant dans aucune direction particulière parce que
déterminé par de seuls indicateurs quantitatifs.
L'Europe
et les questions
de société.
Faut' il faire trancher par l'Union européenne
les questions de société ?
La Commission a t'elle autorité pour
imposer un ordre moral (collectif ) dans la mesure où il
n'interfère pas dans la vie communautaire .
Cette question est posée à
l'occasion d'un projet de directive qui aurait pour effet de
condamner toute disposition susceptible d'entrainer « pour une
personne, un désavantage particulier par rapport à
d'autres, en raison de son sexe, de ses origines ethniques, de sa
vie privée, de sa religion ».
Sans se poser le problème de son objectif,
cette résolution n'est' elle pas de la compétence de
chaque État ? La Commission a t' elle la qualité pour
produire une règle de cet ordre, qui aura force de loi ?
Cette directive va à l'encontre du
principe de subsidiarité et par conséquent de celui
d'une fédération.
Cette façon de
« faire
l'Europe », principalement
par le droit et la morale, est la façon, la plus indigeste et
la plus néfaste pour convaincre les européens du bien
fondé de l'Union européenne.
Être européen, ce n'est pas être
ce que les autres veulent qu'on soit, c'est être soi-même
et le rester, grâce à L'Union.
C'est toute la différence entre la
perversion d'une unification exagérée et abusive et la
pratique d'un fédéralisme
sensé et éclairé que la Commission n'a pas su
intégrer
(1) Avis défavorable de la commission
du Sénat, à l'unanimité moins deux abstentions,
qui s'inquiète que la Commission contrevient à un
principe fondamental du droit français qui estime que toute
différence de traitement n'est pas nécessairement une
discrimination.
Fédération
mode d'emploi.
Dans un soucis de
liberté, unis pour le meilleur
et pour le pire, les États de l'Union européenne ont
des obligations, des contraintes et des servitudes envers les uns et
les autres, mais, tout autant, un domaine de libre arbitre, un
pré-carré souverain de compétences
inaliénables.
Quand le comportement
d'un ou plusieurs États est préjudiciable aux autres
partenaires, la nécessité d'une conformité de
vue est impérieuse.
Quand l'intérêt
général ne réclame pas une harmonisation,
l'Union garantit, par son existence, les spécificités
de tous ordres, propres à chaque État.
Le recours systématique
à la Cour européenne de justice,
de la part des citoyens, est par exemple, un erreur qui va à
l'encontre d'une souveraineté qui n'a pas à se
partager. (1)
En revanche, l'abus de
faiblesse provoqué par la Russie à l'égard de
certains pays de l'Union rend nécessaire une politique
énergétique globale des approvisionnements, dans
l'intérêt de tous et de chacun.
Pour éclairer le
citoyen ordinaire et délimiter les domaines respectifs des
institutions et des États, et leurs priorités, un
Haut Comité de sages serait le bienvenu dans une
Europe qui a perdu son mode d'emploi.
Les
Etats qui composent l'Union européenne sont des démocraties
confirmées : La contestation du droit national n'est pas
recevable dans la mesure où celui-ci ne remet pas en cause
l'existence de l'Union et la vie communautaire dans son ensemble.
Sauver
le capitalisme...
« Trop d'impôts
tue l'impôt » : Il existe un taux optimal de
prélèvements obligatoires qui maximise les rentrées
fiscales ; Il faut donc baisser les impôts, y compris celles
des tranches supérieures, de manière à rendre
du pouvoir d'achat et libérer les capitaux pour
l'investissement productif.
Mais quand les capitaux
libérés vont alimenter les paradis fiscaux et donc les
placements occultes et hasardeux, il y a dissimulation, spoliation,
et donc vol : Les conditions ordinaires du libéralisme
économique et de la libre entreprise ne sont plus garantis
par la plus élémentaire des morales.
On a vu récemment la
nocivité d'un système quand il est poussé à
son paroxysme.
Sauver le capitalisme, c'est
surtout redonner aux européens une responsabilité
collective perdue par le dévoiement du capitalisme et par «
l' argent-roi » commer seul étalon de notre
societé.
http://www.courrierinternational.com/article/2009/10/08/l-ue-les-scandinaves-et-nous
.....................à
lire dans « Courrier
international » : Les Scandinaves et
l'Europe ...
Inventaire
peu
diplomatique !
Les 27 États de
l'Union ont une ambassade dans les 26 autres États de
l'Europe. Il faut, donc, calculer 720
ambassades intra-communautaires existantes
!
Les missions permanentes
de toutes ces antennes diplomatiques demeurent : -
Le
prestige
et la Représentation- La
recherche des équilibres et de la Paix-
La
défense des intérêts économiques-
l'
action
humanitaire
.
Hors,
de toutes ces missions aucune ne s'applique aux États de
l'Union, à l'intérieur de l'Union :
Aucun
rôle
humanitaire
les
uns envers les autres ; La défense des intérêts
économiques se
règle à Bruxelles
;
Les équilibres
stratégiques
ne
sont plus d'actualité car la Paix
intérieure
est
assurée durablement, enfin la Représentation
est
marginale en raison de l'intensité
de la vie communautaire.
La crise et le « Traité
de Lisbonne » .
La crise financière mondiale oblige les États
membres et les Institutions à poser clairement la question :
l'Union monétaire peut-elle
survivre à cette crise sans un renforcement de
son unité
politique et de ses Institutions ?
Autrement dit : l'entrée en vigueur du Traité de
Lisbonne n'est-elle pas la condition nécessaire
et urgente de la préservation de l'Union monétaire
et de la monnaie commune ?
La forte dépréciation de l'euro vis-à-vis
du dollar, ainsi que l'écart croissant entre les taux
d'intérêt des bons du trésor des différents
États membres [1] est l'expression d'un doute grave et
croissant sur la viabilité d'une Union monétaire dont
les fondements politiques demeurent contestés en son sein
même.
Dans ces circonstances exceptionnelles, l'Union européenne
ne doit-elle pas tout mettre en œuvre pour assurer l'entrée
en vigueur du Traité de Lisbonne dans les délais les
plus brefs ? Si le Conseil européen de décembre ne
parvient pas à garantir qu'une solution positive au blocage
institutionnel et politique de l'Union interviendra avant les
élections européennes de juin 2009, cet échec ne
risque-t-il pas de provoquer de 0
On sait que le Traité de Lisbonne permettra un certain
renforcement de l'Union monétaire (consécration
institutionnelle de l'Eurogroupe, facilitation de sa capacité
décisionnelle et de sa représentation unifiée
dans les enceintes internationales). Bien qu'à
l'évidence trop limité, ce renforcement apparaît
le minimum indispensable pour conforter la crédibilité
de l'Union monétaire dans la tourmente financière
actuelle.
Plus largement, une entrée en vigueur rapide du Traité
de Lisbonne serait la manifestation la plus crédible de la
solidarité et donc de la solidité
de l'Union européenne toute entière face à
la crise financière et économique mondiale.
A contrario, un nouveau report et donc une prolongation de
l'incertitude sur la cohésion politique de l'Union tout au
long de l'année 2009 pourraient avoir de très fâcheuses
conséquences sur le système monétaire européen
et sur la situation économique de l'UE. Cette incertitude
serait également un sérieux handicap pour la
participation active de l'Union aux prochaines négociations
internationales dans la perspective d'un «
Bretton Woods II » prévues pour 2009.
Un article du Financial Times du 28 octobre 2010 pose
clairement le problème : La crise financière globale
commence à mettre à l'épreuve la capacité
de l'Europe à faire fonctionner une union monétaire
multinationale sans une intégration politique et
institutionnelle plus étroite.Si la crise financière
s'aggrave, l'Europe devra faire face à des choix extrêmement
difficiles. »
Jean-Guy Giraud
[1] L'écart entre les taux d'intérêt des
bons du trésor allemands
d'une part et italiens / grecs / portugais / espagnols / belges
d'autre part, est le plus élevé depuis 1999. Il
traduit une perte
progressive de confiance des investisseurs dans la situation
financière de certains États de l'Eurogroupe,
mais aussi vis-à-vis de
la cohésion de l'ensemble de l'Eurozone.
L'immigration
en Europe.
La
persistance des débats sur l’immigration et ceux sur
l’identité nationale ont toutes les chances de perdurer
à l’échelle européenne avec le traitement
à la majorité d’une question, désormais
communautaire.
Le
problème est suffisamment grave pour qu’il soit
indispensable d’avoir à l’esprit que les
immigrations massives ont toujours été
instrumentalisées par les tyrans pour briser la résistance
et asservir les peuples . De même le mixage de populations et
cultures différentes ont fait le malheur des nations de
circonstance . Enfin une immigration inconsidérée
entraîne les populations vers les extrêmes.
Un
droit du sol universel ne peut que remettre en cause le sentiment
d’identité des populations européennes vis-à-vis
d’un bien commun et un choix de vie partagée dont la
forme et le fond leur appartiennent.
Ne
pas en tenir compte revient à laisser aux autres le poids et
les conséquences de sa propre générosité.
L’Union
européennes ne s’en remettrait pas.
La
légitimité de la Commission...
............................
Les
Commissaires européens ont toutes les aptitudes nécessaires
à leur domaine, mais rarement le sens politique indispensable
.pour
légiférer.
........................Le
dernier projet de directive envisage « d'obliger les
grands du luxe » à livrer leurs
produits à tous les distributeurs, sans aucune restriction sur
le choix et la qualité de l'intermediaire...avec la
disparition programmée des points de vente spécialisés
:.Le grand marché .commun
accouche d'un grand bazar !
................F.rr;
Frits
Bolkestein
n'avait pas hésité à proposer sa circulaire sur
les « services » pendant la grande controverse
sur le Traité constitutionnel et le Réferendum
français.iBstein
n'avait pas hésité à proposer sa circulaire sur
les « services » pendant la grande controve su
le Traité
........................Les
députés européens ont, heureusement, corrigé
le projet initial, si décalé avec l'opinion.
............
..........Toute directive
ou circulaire, avant que le dossier soit
ouvert, devrait solliciter un agrément
de principe de la part du Conseil .des
Ministres, concerné par le sujet en question.
....................;..
C'est la légitimité
de la Commission toute entière qui est en question.
Les germes de la
discorde.
( la faute )
Le Président français a démontré
qu'il fallait un seul « pilote dans l'avion »
pour faire exister l'Europe, mais il ne cesse de déclarer : «
C'est aux grands pays qu'il revient d'emmener
les autres en Europe, l'Allemagne, la Grande Bretagne et
la France ».
Quand certains s'arrogent le droit de décider
pour les autres, dans une famille, une entreprise, une communauté
politique, la brouille s'installe très vite :
Les petits pays de l'Union ne veulent pas, exemples à l'appui,
se laisser guider la main !
Faut 'il rappeler que l'histoire de l'Europe est
émaillée de coalitions, d' alliances, de conférences
de toutes sortes ... et à la clef une série
impressionnante de conflits et de guerres provoqués par ces
grandes mêmes nations.
C'est en tous cas la meilleure solution pour ruiner
le projet européen.
« Attendre comme
sœur Anne, un salut qui viendrait de changements dans les
principales capitales nationales, Berlin, Paris ou Londres, toujours
les mêmes, c'est rêver tout éveillé ».
Philippe Riès
L'Europe
du droit n'a pas tous
les droits.
L'Europe est riche de nombreux
humanitaires qui s'affranchisssent de leurs gouvernements pour mener
des campagnes médiatiques, en dehors de tout discernement.
Ces personnages et leurs
associations se considèrent commes une incarnation du droit,
de la vertu, et de l'universalité. Ils engagent l'Europe,
comme on l'a vu au Tchad avec les militants de l'Arche de zoé
ou avec la Chine avec les responsables de « journalistes
sans frontière ».
Sans coordination avec les
diplomates et les politiques, ils aliénent la souveraineté
des Etats en la matière.
Le droit d'ingérence
humanitaire risque de faire percevoir les idéaux défendus
par l'Union européenne comme la volonté déguisée
d'imposer un mode de vie occidental sous l'apparence de valeurs
démocratiques.
« L'angélisme
qui consiste à projeter la situation de l'Europe sur le reste
du monde est inadéquat et contre-productif ».(1)
L'Europe du droit n'a pas tous
les droits.
(1)Hubert
vedrine
« En
termes de frontières, la question de l'adhésion
turque est déterminante. Il est
clair que cette adhésion entraînerait le renoncement
définitif de l'Union européenne à son ambition
de former un corps politique intégré,démocratiquement
organisé sur des principes
fédéraux
et doté d'ambitions fortes ».
Jean-louis
Bourlanges
*****************
« sus
generis », pour ne plus rien comprendre à l'Europe
!
Il
y a dans toutes choses qui naissent, l'embryon de la chose accomplie;
Une
communauté ne peut perdurer sans des liens basés sur le
passé commun, et sans la perspective d'un avenir meilleur; On
ne vit pas sans rêve.
Présentée
comme un societé politique non identifiée, l'Europe a
fini par ennuyer le citoyen ordinaire qui s'est empressé de
repousser une constitution compliquée, assortie d'arguments
alambiqués.
Des
intellectuels ont encore recours, pour nous expliquer l'Europe et son
devenir, à la locution savante « Sus Generis »
: Je
pars de nulle par, j'aboutis je ne sais où,
mais je
ne parle jamais de
l'Europe
fédérale,
pourtant irrémédiablement en gestation.
Bâtir l'
Europe : une
alliance de civilisation ...
Les
liens qui unissent les hommes sont d'abord d'ordre juridique et
politique.
C'est
la condition pour construire un espace fondé sur des valeurs
qui transcendent la société, malgré ses
diversités historiques et religieuses, ses divisions et ses
inégalités.
D'où
la difficulté qu'il y aurait de "Faire l'Europe"
avec des perspectives strictement économiques.
Quand "
l'oeil comptable a remplacé l'oeil bâtisseur", il
n'y a pas de projet pour une société, alors incapable
de reconnaître ses valeurs et de défendre son existence.
Des
sociétés " vieillissantes et jouisseuses",
animées par des préoccupations exclusivement
matérielles, ne peuvent survivre sans un projet collectif,
commun, qui les dépasse et dans un espace qui le rend possible
: l'Union européenne.
La
cause européenne
Les défenseurs de
la cause armenienne, après le génocide que les turcs
s'obstinent à nier, ont manifesté, une nouvellefois, à
Bruxelles, devant les institutions européennes, leur
opposition à cette adhésion .
Mais celà revient à
expliquer à la Turquie que leur admission dépend de la
reconnaissance du génocide, grâce à une évolution
politique toujours possible dans l'affaire arménienne.
Fixer un vérrou
pour bloquer l'entrée de la Turquie, c'est prendre le risque,
si le vérrou saute, de ne pas pouvoir écarter une
candidature, qui pour d'autres raisons, non moins importantes, pose
d'énormes problèmes à l'Europe, à son
unité,et à son projet initial.
...La
cause européenne se suffit à elle-même.
L'Europe
,
un
tigre de papier...
Personne n'a pu imaginer
que
MATTEL ait imposé à son partenaire industriel chinois
d'utiliser du plomb dans la composition de sa poupée BARBIE.
Devant la menace de
suspendre la fabrication de ces jouets, dans une période
stratégique de forte demande, c'est le Vice-président
de cette société qui présente, en personne, ses
excuses ...au peuple chinois !
Privé de son outil
de transformation, totalement délocalisé, l'entreprise
américaine n'est plus qu'un "Tigre de papier", comme
toutes les entreprises européennes qui délocalisent
leur production.
Sans que l'Union
européenne trouve les moyens d'en échapper, il ne
restera plus aux européens que le manche pour se faire battre.
«
Notre
standard de vie ne peut être ramené brutalement au
niveau d’autres pays à très bas salaires, exempts
de charges sociales, de soins médicaux, de protection des
enfants et des vieillards. C’est pourtant ce qui est en
train de se produire insidieusement.
Un
libre échangisme sauvage au niveau mondial me paraît
irréalisable.
Je
suis persuadé qu’il faudra protéger les intérêts
européens. »
.............
....Otto
de Habsbourg...........................
Inventaire peu
diplomatique !
Les 27 États de
l'Union ont une ambassade dans les 26 autres États de
l'Europe. Il faut, donc, calculer 720 ambassades intra-communautaires
existantes !
Les missions permanentes
de toutes ces antennes diplomatiques demeurent :
- Le
prestige et la Représentation
-La
recherche des équilibres et de la Paix
-La
défense des intérêts économiques
- l'
action humanitaire
( depuis peu )
Hors, de toutes ces
missions aucune ne s'applique aux États de l'Union, à
l'intérieur de l'Union : Aucun rôle
humanitaire
les uns envers les autres
; La défense des intérêts
économiques se
règle à Bruxelles ; Les équilibres
stratégiques ne
sont plus d'actualité car la Paix
intérieure est
assurée durablement, enfin la Représentation
est marginale en raison de
l'intensité de la vie communautaire.
Le
retour de la Mère
Patrie.
"
Tout
parti vit de sa mystique et meurt de sa politique "
C'est
si vrai que jamais depuis 1945 les salles, les stades et les urnes
n'ont été aussi remplis pour des élections qui
ont replacé l'identité nationale et la fierté
patriotique au centre du débat.
Personne
n'imaginait que le degré d'attachement à une communauté
politique, dans un temps de mondialisation accélérée,
pouvait mobiliser et faire renaître, à gauche comme à
droite, des passions aussi fortes.
Aujourd'hui,
les raisons profondes de l'échec du référendum
sur la Constitution peuvent se mesurer au niveau d'attente des
citoyens à l'égard de l'Union européenne.
En
mettant soigneusement le drapeau ( européen ) dans leur poche,
les leaders du "oui" n'ont cessé de parler du bilan
mais rarement du projet. En projetant l'union comme un passage obligé
vers un ordre international, ils ont oublié que rien de
solidaire et de juste ne se construit, au niveau de l'Europe, sans
faire référence à la Mère Patrie et à
la Maison commune.
L'Europe
vit de sa mystique et meurt de sa politique
(1)
Charles
Péguy
M. Pellegrin
La
voie fédérale
Tout pouvoir politique a
une étendue clairement déterminée sur laquelle
il exerce sa souveraineté.
Cela n'est pas le cas dans
l'Union européenne qui reste, pour l'essentiel, une communauté
d'ordre international, paralysée comme l'entreprise AIRBUS qui
connaît les mêmes déboires avec les mêmes
causes de défaillances dans l'organisation de la conduite des
affaires.
Une fédération
fixe avec clarté la répartition des responsabilités
et l'étendue des pouvoirs, à tous les échelons
de son organisation.
Elle fait dépendre
toutes ses décisions du choix démocratique et du
suffrage universel. Elle donne aux pouvoirs sa légitimité
et assure, ainsi, la souveraineté, pleine et entière,
de l'Europe.
Le poids des mots...
Toute
adhésion à une communauté telle que la
Communauté européenne impose à ses membres
attachement et civisme. Rien de tel pour une collectivité dont
ses adhérents ne seraient impliqués que par
l'intermédiaire des seules règles nécessaires à
son fonctionnement interne.
C'est
pourquoi l'abandon du mot "constitution" suggéré
par le sommet de Bruxelles, le 14 et 15 décembre, pour
faciliter la relance constitutionnelle, remet en cause les fondements
mêmes de l'Union européenne et sa finalité.
Ainsi,
un contrat de mariage, chez un notaire, ne donne, en rien, la mesure
du degré de sentiment des intéressés, dans le
futur !
Il
en est de même de la construction européenne qui ne peut
abandonner, avec celui d'une constitution, le moyen de proclamer son
adhésion et sa foi dans l'Union, par un manifeste notoire et
avéré.
La
Politique énergétique communautaire.
C'est au travers de la
de fusion Gaz de France avec Suez que l'on a découvert
l'embarras des « politiques » pour appréhender
les regroupements industriels inévitatables.
Les multinationales
nées de fusions s'affranchissent des états et privent
la nation de son pouvoir régalien sur l'économie et le
social du pays.
L'alliance Gaz de
France Suez qui avait été précédée
du refus délibéré de fusion avec l'italien Enel,
tend à rassembler deux des acteurs du secteur énergétique
sans prendre en compte la globalité des intérêts
de la communauté européenne toute entière.(1)
Pour un domaine qui
détermine l'indépendance économique et politique
nous créons un groupe incontrôlable, sans tutelle, un
électron libre , à la fois, du cadre national et du
cadre de l'Union.
Faute de créer
un grand pool européen, à l'exemple de la "communauté
du charbon et de l'acier", le crédit et la
souveraineté des européens, et plus concrètement
le poids du Conseil européen face au exigences de Vladimir
Poutine, ne comptent pas.
(1) L'union européenne
qui ne prend pas en compte les difficultés d'approvisionnement
de la Pologne avec son fournisseur GAZPROM se déconsidère
...
...Notre
vieille et
grande
europe.
L'importance de la
tradition dans toutes les civilisations du monde se renforce, malgré
la modernité.
Entre tradition et modernité,
la civilisation européenne est la seule à s'abandonner
et à s'autodétruire, pour la seule raison qu'elle
n'exporte plus que sa modernité, dont, d'ailleurs, elle a
perdu le monopole depuis longtemps.
Cet abandon est tel que la
civilisation européenne, dans sa langueur et ses
contradictions, n'est plus en mesure de se confronter et de
s'enrichir des autres civilisations pour lesquelles elle ne trouve
qu'un langage de compassion ou d'auto flagellation.
C'est à "un
supplément d'âme" que l'Europe est conviée
pour procéder à sa renaissance et se retrouver, enfin,
elle-même.
-pour
en finir avec nos différences.
L'identité des régions et des
États n'est en rien à opposer à l'identité
européenne, identité qui conditionne l'unité
politique de l'Union pour se nourrir de ses particularités.
De même, la multiplicité des
langues, en Europe, n'est en rien un obstacle à la cohésion
et à l'existence d'un peuple européen qui se nourrit de
sa diversité.
Comme un fleuve tire sa force et sa puissance
de ses affluents, l'Europe, diverse et multiple est vouée à
être fédérale pour être unique.
Le
ciment de l'Union
Toute action militante de la cause européenne
est conditionnée par deux objectifs :
Celui initié par Jean Monnet,
pragmatique et graduel, qui a mené à bien les
coopérations, le marché et l'acte unique, la monnaie,
etc.
Celui, illustré par Altiero Spinelli,
qui fait appel à l'imagination politique : l'organisation
fédérale pour une Europe puissance : Une constituante,
une constitution, un Parlement, un drapeau ...
Rêver d'Europe doit être le
premier motif d'adhésion du citoyen, ce qui nous oblige à
soutenir, encore et encore, le processus institutionnel, malgré
ses insuffisances, car il concrétise le désir d'europe.
Pour adhérer à une Europe
fédérale l'homme de la rue a besoin, par dessus tout,
de repaires : Ceux qui font, précisément, le ciment
d'une nation : l'identité commune, les frontières qui
correspondent à cette identité, la sécurité
et la solidarité assumée,un gouvernement et un
Président, une constitution...
Toute
construction intellectuelle de l'Europe est vouée à
l'incompréhension et à l'échec.
M.Montalembert.
L'étoile
du Nord.
La proposition de Georges Bush de supprimer totalement les droits
de succession, constitue le morceau de choix du système
libéral américain qui ne connaissait, déjà,
ni l’impôt sur la fortune, ni l’impôt sur les
plus values.
C’est l’aboutissement d’une logique économique,
dans un contexte de mondialisation, qui précipite aux
Etats-Unis les investissement mondiaux, les flux de capitaux, les
industries, les laboratoires et surtout les cerveaux.
Ce havre fiscal, à l’échelle de la première
puissance du monde, va intensifier l’hémorragie à
l’intérieur de l’Union : l’ensemble des
Etats de l’Union est contraint, soit de reproduire le modèle
américain, en sacrifiant son modèle social (
privatisation des systèmes de retraite et de santé,
flexibilité du travail, acceptation de la précarité,
etc…), soit promouvoir un autre modèle de développement
que rend possible et accessible l’existence d’un vaste
marché unique de 350 millions d’habitants.
Ne rien faire et ne rien choisir conduirait les européens à
l’insignifiance globale certaine.
Mais l’affaire du C.P.E, avec les réactions
disproportionnées qu’elle a entraînés,
prouve que l’opinion n’est pas disposée à
remettre en cause les conquêtes et les acquis sociaux.
La fascination de la classe politique, toute entière, pour
le modèle social au nord de l’Europe, confirme que le
curseur du modèle économique et de la paix sociale dans
l’Union se situe, n’en déplaise aux partisans d’un
libéralisme dur et pur, entre Stockholm et Copenhague et
certainement pas entre Londres et
Washington.
Le
travail c’est la santé ( économique ).
·
Les 35 heures ( par exemple ) ont coûté 20
milliards d’Euros.
·
1,5 milliards d’Euros ( pour l’exemple ) suffit à
financer pendant un an 100.000 emplois
payés au SMIG, charges comprises.
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20 milliards suffiraient, donc, à financer 13 fois plus
d’emplois, c’est à dire 1.300.000
emplois ( c’est un exemple ).
·
Subventionner les salaires pour sauver les entreprises et
supprimer les chômeurs : Oui, c’est possible…
Modèle social européen
oblige
....
Le contresens
institutionnel.
"Je
propose de placer la commission sous l'autorité du Conseil"
L'Europe
résiste depuis cinquante ans au " chacun pour soi":
l'intérêt général y est primordial par
rapport aux intérêt particuliers des états, avec
la prise en compte permanente de l'intérêt
communautaire .
Et c'est
précisément la commission qui cristallise
inlassablement les volontés de vivre ensemble, au delà
des égoïsmes nationaux.
La solution
institutionnelle, avancée par Edouard Balladur, condamnerait
l'Union à renoncer à toute ambition communautaire et à
s'abstenir de toute volonté d'exister.
Le Conseil,
pour représenter à lui seul l'Union, ne doit
dépendre que d'un seul collège électoral : le
peuple européen dans sa dimension unitaire.
Mais il
n'en est rien !
Les
gouvernements respectifs de chaque Nation ne sont que les élus
de chacune des communautés nationales, animées par des
motivations ; Les rendre garant, à eux seuls, de la vie d'une
telle organisation, avec toutes ses vicissitudes, et, dans le même
temps, se réclamer de leurs mandants, dont ils sont les
obligés, relève d'un contresens qui condamnerait
l'Europe démocratique, privée de contre-pouvoir, à
retrouver sa nature interétatique de jadis.
De
la démocratie en Europe.
L'Europe
a t'elle la capacité de devenir une démocratie
"ordinaire"
La
question s'est posée à l'occasion du soutien officiel
apporté au candidat Berlusconi par le P.P.E, malgré
l'identité de vue de la grande majorité de ses membres
avec Romano Prodi
Transposer
les usages de la démocratie normale des Nations dans la
vie et la pratique de l'Union européenne n'est pas une affaire
innocente qui résistera à la réalité des
institutions : Les majorités d'idées finissent toujours
par s'imposer sur les clivages partisans, à Strasbourg et à
Bruxelles.
Déjà
le choix dans la nomination du Président de la Commission,
Baroso, avait tenu compte des résultats des élections
au Parlement européen, pour la plus grande ambiguïté
dans le débat, illustré dans l'affaire de la directive
sur les services, dite Bolkeinstein !
La
dynamique de l'Union et son acceptation par les citoyens sont
en contradiction avec l'esprit de clan , de chapelles et de pouvoir;
L'idée qui prévaut depuis plus de cinquante ans n'est
pas politicienne.
L'Union
européenne, c'est aussi une autre façon de faire de la
politique et de pratiquer la démocratie
Réalité
européenne.
Un nombre
croissant de quotidiens français placent les nouvelles
concernant l'Union européenne sous la même rubrique que
les affaires internationales...
Comment la
vie d'une Union politique de cette importance, qui est régie
par un marché commun, un Parlement communautaire, une monnaie
unique et des lois quasiment fédérales, peut' elle
s'inscrire au rayon des affaires étrangères à la
France ?
Non,
l' Europe n'est pas un affaire étrangère à la
France. Pire, il n'y a pas de place pour une politique étrangère
crédible de la France sans le poids et le soutien des
européens.
C'est
pourtant l'opinion des participants africains au somment des pays
francophones qui ont réclamé, unanimes, une
intervention globale de l'Union dans les crises du continent noir et
non plus celle de la France seule.
C' est
aussi la constatation de l' échec des
voyages présidentiels quand il s'agit de vendre nos produits
et notre savoir faire, et les succès d'une synergie
industrielle et politique globale des européens.
La presse
française, qui connaît le poids des mots, nous cache la
force de la réalité européenne, pour laquelle, à
l'évidence, elle semble étrangère ou ignorante.
.L'Europe
et les multinationales.
EADS,
Thalès, Alcatel qui fusionnent ? L'émergence d'un
superchampion européen des satellites et tele-communications
aurait dû provoquer l'agrément et les encouragements de
la Bruxelles.
A
l'heure où la Commission s'échine à faire plier,
en vain, Microsoft le géant mondial de l'informatique,
l'institution européenne prépare un veto, aux mieux ses
réserves.
C'est
une position archaïque motivée par le dogme de la
concurrence hérité es trente glorieuses.
L'impuissance
des Etats à l'égard des multinationales est
manifeste. L'impuissance des Nations à l'égard de leurs
propres multinationales est à la source de
l'incompréhension et du divorce des citoyens vis à vis
des entreprises qu'ils souhaitent des entreprises- citoyennes.
La
dimension européenne est la réponse à la fois à
la mondialisation et aux exigences sociales que les européens
souhaitent voir protéger.
L'Europe
est au rendez-vous de
l'histoire économique.
Le
patriotisme économique et l'Europe
Tout a ses limites. Les limites ont été
franchies par l'entreprise MITTAL et son OPA hostile contre Arcelor.
La pensée unique du libéralisme
actuel consiste à refuser toute entrave aux échanges
internationaux pour les biens et les capitaux, au point que le dogme
de la concurrence libre et non faussée s'applique, dans
l'esprit de la Commission, à condamner tout projet de fusion
ayant pour conséquence un monopole à l'échelle
de l'Union.
Ainsi nous avons vu le leader français
de l'aluminium, Pechinay, s'allier à un Canadien, à
défaut de pouvoir le faire avec une société
italienne !
Seuls, ceux qui réunissent et
additionnent toutes les forces de l'espace européen ont les
moyens de résister aux géants asiatiques, américains,
et garantir notre indispensable indépendance politique.
Une fois de plus, l'exigence d'un patriotisme
économique justifie l'idée fédérale qui a
pour incontournable effet de susciter, à l 'échelle de
l'Europe, un patriotisme du coeur.
Sarkozy,
mauvais syndic...
Rien
n'est plus juste que de comparer l'Union européenne à
un bien en copropriété.
Une
copropriété comporte des parties privatives et des
parties communes en indivis. La subsidiarité est établie
de fait
Par
contre l'Union européenne justifie ses parties communes ou
indivis par la nécessité d'unir toutes ses forces et
tous ses moyens.
Etrange
proposition que celle de M.Sarkozy qui plaide auprès de Madame
Merkell en faveur d'un "couple à six" pour diriger
l'Union par la dynamique des "grands pays".
Ce qui
reviendrait, dans le cas d'un immeuble de copropriétaires à
ne tenir compte que des grands appartements et à oublier les
deux pièces et les studios dans le décompte des
millièmes.
Etrange
conception de la Communauté européenne.
L'Europe
ou le chaos
Dans notre
pays, plus qu'ailleurs, les ambitions personnelles ont occulté
les ambitions collectives.
L'Europe est malade de la France
déprimée et paralysée par son refus d'une
constitution européenne à sa mesure, qui pouvait seule
provoquer sa renaissance.
Il n'y a aucune possibilité de
restauration da la chose publique sans une doctrine qui dépasse
ses capacités pour fixer de nouvelles frontières.
L'Europe
politique est trop importante pour l'avenir de la France pour en
rester là.
Refondation
"La
véritable Europe a besoin des patries comme un corps vivant de
chair et de sang".
Ces paroles de François Mitterand
sont la seule réponse à l'offensive médiatique
des anglo-saxons qui nous expliquent, en long et en large,que
l'Europe doit se contenter d'être une zone de libre échange
doublée d'un espace de liberté, un "concept",
non identifié, sans limites et sans frontière,à
usages divers et variés, un échantillon de démocratie
indispensable à l'équilibre géopolitique de
l'instant...
Les partisans forcenés de l'entrée de
la Turquie dans l'Union ont rejoint les ennemis déclarés
de l'Europe politique.
Il n'y a pas de compromis possible entre
une Europe en mi-teinte, illustrée par l'échec
permanent,l'Europe des Nations,et l'Europe des patries, comme
l'imaginait, déjà, Victor Hugo : " il y a
aujourd'hui, une nationalité européenne comme il y
avait une nationalité grecque au temps de Sophocle".
C'est
la seule Refondation possible.
Nous,
fédéralistes !..
S'opposer,
c'est un façon d'exister... Hélas, nous fédéralistes
avions renonçé à nous opposer, en particulier à
tous ceux qui n'ont pas suivi la Voie fédérale dans le
processus institutionnel.
L'activisme consensuel évite de
poser les vrais problèmes. Les électeurs, eux, ont posé
les vraies questions, sans avoir entendu les vraies réponses
des fédéralistes. Ils ont choisi de dire Non.
C'est
pourquoi l'échec du réferendum est notre échec.
La
strategie politique la plus infructueuse, c'est d'être
équivoque, équivoque comme le projet de constitution,
équivoque comme les arguments en faveur du Oui.
L'Union
européenne est un idéal politique qui se suffit à
lui-même. C'est le message de Bill Clinton.
Alors, fort de
nos expériences malheureuses, notre mission, à nous
fédéralistes, est intacte et la tache immense.
Le
politique étrangère de l'Union
Edmund
Stoiber, patron de la C.S.U allemande, vient de
déclarer :"l'Europe et les Etats-Unis doivent être
les deux côtés d'une seule médaille".
La
politique étrangère de l'Union doit être "coulée
dans le bronze" de la diplomatie américaine, selon
l'opposition allemande, bientôt au pouvoir !
Est-ce une
simple interface entre nos amis américains et l'Union
européenne ou un alignement systématique vis à
vis de Washington, y compris quand les échanges tournent au
vert de gris ?
Si tel était le cas, nous serions dans la
situation du Parti communiste français pour qui l'opinion se
déterminait en fonction des intérêts du grand
frère soviétique.
"La souveraineté
n'étant que l'exercice de la volonté générale",
la souveraineté de l'Union ne peut s'aliéner. Elle ne
peut, non plus, se déterminer sans l'opinion de l'ensemble des
citoyens européens.
La Politique étrangère de
l'Europe ne sera fixée que dans le cadre d'une organisation
globale, démocratique et donc fédérale... ou,
hélas, ne sera pas!
Erreur
de conception
Le projet de
Constitution serait l'oeuvre d'un architecte qui aurait tout donné
à la décoration exterieure et rien ou presque à
l'aménagement intérieur.
Pavé de toutes les
bonnes intentions, le traité constitutionnel croule sous les
définitions, les multiples préambules, les objectifs et
les valeurs... avec redites et doublons.
La démocratie
serait-elle à inventer ?
C'est l'obsession des élites
européennes pour "l'Universalité" qui a fait
échouer sa ratification : D'un projet de liberté et de
solidarité on nous a proposé une camisole de force de
la pensée unique, une sorte de Table des lois, des Traités
et des Politiques, perçue comme une fatalité et imposée
par le biais d'une constitution.
A trop charger la barque...Elle
coule !
Le
budget de l'Union
L'impasse
budgétaire est plus grave pour l'avenir de l'Union que l'échec
de la Constitution qui en est, sans aucun doute, la cause
principale.
Le principe de Mme Tatcher et Blair de retour intégral
sur investissement ( un euro dépensé pour un euro
restitué ) est, désormais, la règle de 'Europe
qui n'est plus communautaire que de nom.
Imaginons une autre
méthode pour remplacer le bricolage subtil qui permettait de
concilier équité et solidarité.
I°
PROPOSITION : Chaque Etat est prié
d'apporter au budget commun une enveloppe calculée à
partir de son P.I.B.
II°
PROPOSITION : Dans les proportions
qu'il choisit,chaque Etat détermine la part de politique
commune dont il entend bénéficier pour son
développement et partager avec les autres Etats.( La PAC, la
recherche et le développemnt, les transports, la force
européenne de défense...).Fidèle au principe de
subsidiarité, chaque Etat sera amené à réflechir
sur l'efficacité de chaque politique commune par rapport à
sa politique nationale, libre à lui, pour augmenter sa part de
politique commune d\'augmenter sa contribution de départ.
III°
PROPOSITION: La solidarité
sera assurée par un grand emprunt européen dont les
mensualités de remboursements seront garanties par chaque
Etat, en proportion de son P.I.B, pour permettre de permettre de
déplacer progressivement la dette aux pays
bénéficiaires.
Ainsi nous voyons se dessiner un
schéma proche de celui qui permet à la Sté
AIRBUS de fonctionner et de prospérer.
Le
déclin de l'Europe ?
Les usines vont à l'est et les
consommateurs restent à l'ouest, pour l'instant... La
situation provoquée par les délocalisations, présentes
et à venir, prive les pays de l'Europe occidentale de la
transformation des matières premières en produits
finis, qui était à l'origine de la prospérité
de notre continent depuis le début de l'ère
industrielle et de sa supériorité dans le monde.
Les
Etats-Unis, confrontés au même problème, ont
réinvesti et se sont indirectement réapproprié
les sources d'approvisionnement des matières premières,
pas seulement le pétrole, grâce à leur stratégie
globale et leurs interventions politico-militaires, tous
azimuts.
Ainsi, grâce à leur politique que l'on peut
appeler impérialiste, ils assurent leur indépendance
économique et leur indépendance tout court.
Car il
faut bien se rendre à l'évidence : sans un gouvernement
fédéral, l'Europe devra accepter, avec la baisse de son
niveau de vie, le déclin qui lui est promis.
Non
à la Turquie
Les raisons avancées par les opposants
à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne
sont de trois ordres, plus un : géographique, historique,
culturel et, osons le dire, religieux.
La religion enracine
l'identité culturelle d'un Etat et détermine son
histoire et ses frontières politiques.
L'homogénéité
culturelle d'un Etat assure l'unité de cet Etat au-delà
de la couleur et de la race : les Etats-Unis, le Brésil,
l'Afrique du Sud.
Par contre, le Liban, la Côte d'Ivoire,
l'ex-Yougoslavie, l'Inde avant sa partition avec le Pakistan, n'ont
résisté aux guerres de religions et à leurs
mauvaises raisons !
Cent cinquante ans d'histoire commune n'ont
réussi à créer les conditions d'unité
entre la France et l'Algérie qui auraient permis, à
l'époque, la fameuse intégration.
L'arrivée
de 80 millions de Turcs musulmans est de nature à rendre
caduque l'expression, déjà fragile, d'une identité
commune, nécessaire à l'existence de toute communauté
politique.
Fin
des contributions conservées
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